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principales théories des iatro-chimistes

de nature purement intellectuelle, aspire à contempler le tableau de la réalité ; cette contemplation ne saurait être le fruit de spéculations purement logiques qui manqueraient de base assurée, elle ne saurait résulter de raisonnements purement pratiques tels que les animaux eux-mêmes sont capables d’en fournir au sujet des accidents les plus ordinaires de la vie ; elle est due à une faculté plus haute et plus intuitive « la foi » qui illumine l’entendement et que Dieu donne librement à ceux qui travaillent et qui prient. Cette révélation qui nous fait apercevoir la vérité ne laisse la place à aucun doute[1].

La philosophie chimique de Van Helmont est donc entièrement construite sur des affirmations dogmatiques si assurées, que, sans aucune justification, elles entraînent notre conviction ; mais à l’encontre des affirmations essentielles de la philosophie cartésienne, elles ne nous sont pas données pour des évidences !

Elles ne sont ni dévoilées par l’expérience, ni innées dans notre raison. Où donc ont-elles pris leur source ? Tout d’abord dans les méditations de Van Helmont sur la genèse et « l’œuvre des six jours », — puis dans les doctrines néoplatoniciennes, théosophiques ou mystiques des savants de la renaissance, — puis enfin elles ont été inspirées ou confirmées par des travaux de laboratoire qui à eux seuls auraient été impuissants à les établir.

  1. Traité de l’âme.