gendré jusqu’à la dernière période de sa vie. Cet esprit porte dans son idée l’image de tout ce qu’il doit engendrer…[1] »
L’eau et le ferment sont donc les seuls principes constituant les choses créées ; il nous sera loisible d’exprimer cette vérité en des termes usités par les Écoles. « Si le lecteur, dit Van Helmont, aime mieux confondre la cause efficiente avec le ferment des choses, et la matière des corps avec l’élément de l’eau, il n’importe[2]. » Mais, malgré cette concession à la philosophie officielle, Van Helmont revendique la nouveauté de sa doctrine.
Il a répondu d’avance à quelques objections qu’il prévoit ; voici la plus intéressante :
« On demandera peut-être si l’eau doit être la « matière de tous les corps sublunaires et qu’elle « ne souffre point d’être comprimée, d’où vient le « poids[3], à l’or et au plomb ? On répondra que l’esprit séminal de l’or a la puissance de transmuer l’eau en quelque autre chose fort différente de ladite eau ; et en cette transmutation, l’eau se pénètre elle-même tant de fois et est pour autant comprimée et condensée que la semence le requiert, pour faire l’excès de poids qui surpasse celui qu’elle avait avant sa transmutation : parce que, non seulement la matière est transmuée, mais toute son essence aussi passe sous les lois de la semence et est