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principales théories des iatro-chimistes

comme certains savants le prétendent, que l’air condensé se puisse tourner en eau et qu’il puisse être la matière perpétuelle des fontaines : puisque l’air comprimé dans un canon de fer de la longueur d’une aune, en un espace d’environ quinze doigts de hauteur, fait un bruit comme un coup de mousquet et pousse une balle impétueusement, au travers d’un aix, ce qui ne se pourrait pas faire si l’air par la compression pouvait être convertie en eau[1]. » Admettons donc le caractère élémentaire et intransmuable de l’air. Admettons que cet air ne joue aucun rôle dans les réactions chimiques et que, comme l’éther des physiciens modernes, il soit le fluide incompressible à travers lequel se propagent les mouvements, à travers lequel les différents corps se meuvent. Par voie de conséquence, nous serons amenés à déclarer que l’air n’a aucune action chimique dans les combustions, son action est purement physique et mécanique. « Que, si le feu a besoin de l’air pour l’empêcher de suffoquer, ce n’est pas pour le nourrir et le substenter. Mais c’est seulement afin de pouvoir loger en cet air les vapeurs fuligineuses qui partent du combustible et qui le suffoqueraient[2]… » Mais si l’air n’entre pas en ligne de compte dans les phénomènes chimiques, il se mélange avec un grand nombre de substances aériformes, différentes de

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