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seignement qu’ils avaient reçut, aux formes substantielles, aux qualités occultes et aux appétits supposés des êtres inanimés, d’être difficilement conciliables avec la pensée chrétienne ! Bien certainement, l’œuvre de Van Helmont laissa à la philosophie corpusculaire et mécanique un terrain tout à fait prêt à la recevoir et la développer. Et quand Descartes, Gassendi et Boyle développèrent les conséquences de leur nouvelle méthode, les savants étaient tout disposés à écouter leurs enseignements !

Mais laissons là ces considérations générales et toujours discutables, dont une étude approfondie seule pourrait montrer la portée, et voyons comment la théorie chimique s’est modifiée et transformée chez ceux mêmes qui prétendaient être ses adeptes.

Van Helmont prétendait, nous l’avons vu, que les substances corporelles ne sont formées que d’un élément, et que cet élément n’est autre que l’eau. Cette affirmation, qui dans son œuvre semble dictée par des considérations métaphysiques et religieuses, fut reprise et développée par Olaus Borrichius[1] qui l’interpréta fort librement et la rendit indépendante de tout système métaphysique. Le célèbre savant danois tenta en effet de prouver que toutes les pierres, quelles que soient leurs différences appa-

  1. Voir COL 4. Observations sur la formation des pierres dans la terre et dans le corps des animaux. Extraits des actes de Copenhague 1677. Nous avons déjà analysé ce travail dans « la Genèse de la science des cristaux », chap. i.