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les doctrines chimiques en france

ception, en se répandant, s’altérait en divers sens et ne présentait plus d’unité.

Ce qui acheva la destruction de l’hypothèse de Van Helmont, ne fut autre que le brillant développement de la philosophie atomistique. La nouvelle venue, en effet, ne voyait aucune différence théorique entre le solvant et le soluble qui formaient ensemble un nouveau corps par la convenance mécanique des particules dont ils sont composés. Dans ces conditions, pourquoi la figuration spécifique de certaines molécules serait-elle susceptible de composer un ensemble avec la figuration de toutes autres molécules[1] ?

En prétendant que l’air ne joue aucun rôle dans les réactions chimiques, que son action dans les phénomènes de combustion est purement physique ou mécanique, qu’il ne se combine donc pas avec les corps qui brûlent, qu’il n’est point un aliment du feu, que d’ailleurs le feu n’est point un élément ou constituant principal de notre monde et des mixtes, Van Helmont engageait les chimistes dans une voie tout à fait nouvelle ! Les savants s’habituèrent à voir que la notion du feu, claire au premier abord pour notre sens commun, est vague, indéterminée ; la science ne peut l’utiliser sans la soumettre à l’analyse. À la chaleur, à la lumière, au phénomène de combustion, à la formation des cendres, à la raré-

  1. Nous aurons à revenir plus tard sur les théories de la dissolution. Nous ne donnons là qu’une indication provisoire. — Voir la question discutée dans Boerhave, traité des menstrues.