cipalement des parties des animaux par la distillation, on a étendu encore le nom à ces derniers. Passant du nom aux propriétés physiques, on a fait de l’acide avec le sel alcali l’auteur des fermentations, des précipitations et de plusieurs autres effets que nous observons dans les opérations chimiques et les dispositions de quelques maladies. Ce progrès qui est tolérable, et qui a certainement ses utilités, n’a pas paru assez grand à certaines personnes : elles ont voulu, de plus, qu’ils fussent, l’un et l’autre, les principes des minéraux, des végétaux et des animaux ; que tous les corps pussent se résoudre en eux dans leur dissolution parfaite, et qu’ils fussent exempts eux-mêmes de toute composition. Ce système leur a paru si juste et si bien entendu qu’elles ont prétendu par là se défaire de toutes leurs erreurs, et puiser dans la source même de la Nature les lumières nécessaires pour devenir philosophes, comme elles le disent elles-mêmes dans leurs livres[1]. »
L’histoire de la formation du concept d’alcali,
dont nous saisissons sur le vif la genèse et le développement,
est fort instructive à connaître pour celui
qui s’intéresse à la marche de l’esprit humain ! Nous
voyons là comment une notion, en somme très
spéciale, tend d’elle-même à s’élargir indéfiniment
pour s’assimiler au monde entier ! L’alcali, il est
vrai, ne suffisait pas à lui seul pour expliquer l’uni-
- ↑ Bertrand, p. 20.