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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

et guidés aussi bien par les harmonies astrologiques que la science antique avait établies dans la théorie des formations métalliques ou dans l’explication des remèdes, que par l’éternel instinct de l’homogénéité des recherches humaines, ces deux problèmes ne tardèrent pas à se confondre. Et les alchimistes proposèrent de découvrir sous le nom de « pierre philosophale » la panacée universelle qui, non seulement rendrait la santé aux malades, mais encore perfectionnerait la nature des métaux en les transmuant en or !

De cet espoir qui avait animé les vieux âges presque rien ne persistait vers la fin du xviie siècle. Personne, — à l’exception de quelques rares illuminés, — n’aspirait à réaliser la pierre philosophale ; aucun médecin n’espérait découvrir la panacée universelle, et la transmutation des métaux était discutée par les savants plutôt à titre de possibilité théorique que comme problème technique ou industriel de chimie.

Mais si, par rapport au but primitivement poursuivi, la tentative des alchimistes aboutit à un échec, elle eut du moins ce mérite d’intéresser aux recherches de laboratoire un grand nombre de savants d’origine et d’éducation différentes, qui se communiquèrent aussi bien les résultats de leurs expériences que les questions spéciales ou générales qu’ils posèrent a la nature. Les médecins tout d’abord, malgré une violente opposition, furent obligés de connaître, sinon de tenir compte, des progrès de la