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Développement de la philosophie mécanique

lurgistes ou de métaphysiciens obscurs, tous difficilement accessibles, se présentait aux beaux esprits cultivés sous une forme attrayante et facile. Les ouvrages nouveaux la concernant eurent un grand nombre de lecteurs capables de discuter ses hypothèses et voyant le contact entre les hypothèses et les expériences.

Pour bien saisir le contraste entre les ouvrages de l’âge précédent et ceux des chimistes mécanistes, de Robert Boyle ou de Lémery par exemple, rappelons-nous que, quand nous avons abordé les éléments de chimie de Béguin, de Barlet, de Davidson ou de Lefèvre, quand nous avons essayé de comprendre les doctrines paracelsistes des médecins ou des pharmaciens, nous avons tout d’abord été saisis, désorientés par l’érudition de ces auteurs ; nous avons été troublés par la métaphysique savante que ces ouvrages supposent connue et qu’ils n’exposent qu’incomplètement ; nous avons été étonnés que les faits expérimentaux ne soient invoqués que pour justifier une doctrine construite a priori de toutes pièces, sans que jamais ces phénomènes n’aient servi à construire ou à attaquer cette doctrine ; nous avons constaté qu’entre le fait et son interprétation il n’y avait qu’un lien très lâche ne s’imposant à notre esprit que par la force de la tradition ; enfin les correspondances, les sympathies, les analogies, les attractions nous ont, bien souvent, fait l’impression d’être fondées sur des apparences superficielle ment constatées… Bref, vers le milieu du xviie siècle,