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Développement de la philosophie mécanique

bientôt, loin de la discuter pour l’établir ou la combattre, les savants la prirent pour base définitivement assurée, et ne songèrent plus qu’à en fournir des applications judicieuses. Les chimistes, comme d’ailleurs les physiciens et les naturalistes, virent rapidement que, pour s’adapter à chacun des cas particuliers observés par l’expérience, le principe primordial sur lequel ils s’appuyaient nécessitait des modulations spéciales. Le mécanisme laissant indéterminé la forme des particules dont l’union constitue les différents corps, les chercheurs proposèrent, pour chaque réaction chimique qu’ils voulurent expliquer, une hypothèse née de l’observation de cette réaction et ayant trait à la figuration des molécules des diverses substances en présence.

Ces hypothèses, nous en avons déjà rencontré quelques-unes et nous aurons occasion d’en signaler quelques autres au cours des chapitres suivants ; sans nous attarder à les examiner, rappelons qu’André, partisan de la philosophie mécanique, voulait faire de l’acide, dont les particules sont pointues, et de l’alcali, dont les particules sont creuses, les seuls principes physiques du monde matériel ; rappelons que Bertrand, au nom de cette même philosophie mécanique, attaquait le dualisme acido-alcalin comme ne répondant pas à la simplicité de la nature, et que Boyle, toujours au nom de la philosophie mécanique, refusait de prendre en considération ce même dualisme comme étant incapable d’exprimer les différentes altérations dont la nature est susceptible.

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