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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

et une dureté parfaites, comme les atomistes, mais plus ou moins de cohésion ou plus ou moins de dureté. Visiblement, c’est à l’image des corps solides que nous connaissons du bois, du fer ou du verre par exemple, que les plus petites parties des substances chimiques ont été construites par la nature ; rien ne nous permet de deviner quelles sont leurs dimensions, et, à certains moments, Lémery semble insinuer que le microscope nous les laisse entrevoir !

Cette imprécision de la théorie mécanique, préconisée par Lémery, peut sembler d’abord étrange ; elle passera facilement inaperçue par le lecteur du « Cours de chimie », parce que l’auteur, s’il a constamment appliqué la philosophie mécanique à l’interprétation des phénomènes chimiques, a négligé complètement d’en fournir un exposé systématique…, elle lui paraît évidente, et point n’est besoin ni de discuter ses principes, ni de discuter ses applications.

Pour illustrer les généralités ci-dessus, nous allons laisser la parole à notre chimiste ; nous l’interrogerons sur quelques points de sa doctrine, non pour la dominer entièrement, mais pour comprendre quelle méthode l’a inspirée.

Nous lui demanderons tout d’abord ce qu’il pense des acides et des alcalis dont le combat, suivant cer tains contemporains, est l’unique cause de tous les phénomènes chimiques.

« Comme on ne peut pas mieux, dit-il, expliquer la nature d’une chose aussi cachée que l’est celle d’un sel, qu’en attribuant aux parties qui le compo-