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la théorie de lémery

catesse de ces mêmes pointes ne leur laisse pas la force ni le mouvement nécessaires pour diviser les parties de l’argent dont les pores sont beaucoup plus grands.

Mais ce raisonnement ne cadre pas fort avec l’expérience : car quelle apparence y a-t -il que les pointes de l’esprit de nitre se soient subtilisées en pénétrant et en divisant les parties du sel ammoniac, où trouvera-t-on des exemples qu’après une effervescence considérable de deux sels détachés, l’acidité se soit rendue plus aiguë qu’auparavant ? C’est ce qui ne peut pas être prouvé : au contraire tout le monde sait qu’il ne se fait jamais des effervescences que l’acide ne soit émoussé et rompu en partie. Au reste, le raisonnement veut que l’esprit de nitre ait rompu le plus subtil de ses pointes en se choquant avec violence contre le sel ammoniac pour le diviser, puisque, même dans ce sel ammoniac, il se trouve des sels alcalis dont le propre est de détruire les acides ; je pourrais ajouter que la jonction du sel à l’esprit de nitre doit nécessairement rendre ses pointes plus grossières et que les cristaux qui se tirent par l’eau régale ont la figure moins aiguë que ceux qui se tirent par l’eau-forte : mais ce que j’ai dit est si probable et si aisé à reconnaître, pour peu qu’on s’y applique, que je croirais amuser le lecteur inutilement si j’en donnais davantage de preuves.

Je ne vois pas non plus qu’il soit nécessaire de faire un long discours pour expliquer comment

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