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les doctrines chimiques en france

quels la fermentation a le plus séparé de parties grossières, en sorte que ce qui doit se coaguler étant un assemblage de corps extrêmement subtils et divisés, il s’en fait une union très étroite qui ne laisse que de fort petits pores[1]. »

Si les métaux diffèrent entre eux, ce n’est que par les circonstances de leur formation et non par une hétérogénéité essentielle ; cependant l’art ne saurait les transmuer les uns dans les autres, et ils forment pour nous des espèces irréductibles, malgré l’ensemble des propriétés qui permettent de les appeler métaux. Ils sont indécomposables, et les acides, ainsi qu’il parait par les exemples de Lémery, ne peuvent que les déguiser en forme de sel.

Pour quelques-uns d’entre eux le chimiste hasarde cependant une hypothèse concernant leur composition ; ce sont, comme l’a remarqué M. Delacre, les métaux les plus facilement oxydables, c’est-à-dire ceux que l’action du feu réduit en chaux à l’air libre. « L’étain est une matière malléable, sulfureuse et fort facile à fondre. Le plomb est un métal rempli de soufre et d’une terre bitumineuse qui le rend fort pliant ; il y a apparence qu’il contient aussi du mercure. Le fer est un composé de sel vitriolique de soufre et de terre, mal liés et digérés ensemble. » Quelle valeur Lémery donnait-il à ses assertions que nous ne comprenons plus ? L’aspect physique de ces métaux ne les aurait-il

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