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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

Le deuxième est qu’ils s’arrêtent plutôt à des expériences curieuses et extraordinaires qu’à celles qui sont les plus communes. Cependant il est visible que les plus communes étant les plus simples, il faut s’y arrêter d’abord avant que de s’appliquer à celles qui sont plus composées et qui dépendent d’un plus grand nombre de principes.

Le troisième est qu’ils cherchent avec ardeur et avec assez de soin les expériences qui rapportent du profit et qu’ils négligent celles qui ne servent qu’à éclairer l’esprit.

Le quatrième est qu’ils ne remarquent pas avec assez d’exactitude toutes les circonstances particulières, comme du temps, du lieu, de la qualité des drogues dont ils se servent, quoique la moindre de ces circonstances soit quelquefois capable d’empocher l’effet qu’on en espère. Car il faut observer que tous les termes dont les physiciens se servent sont équivoques, et que le mot de vin, par exemple, signifie autant de choses différentes qu’il y a de différents terrains, de différentes saisons, de différentes manières de faire le vin et de le garder ; de sorte qu’on peut même dire en général qu’il n’y a pas deux tonneaux tout à fait semblables ; et qu’ainsi quand un physicien dit : pour faire telle expérience prenez du vin, on ne sait que très confusément ce qu’il veut dire. C’est pourquoi il faut user d’une très grande circonspection dans les expériences et ne descendre aux composés que