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les doctrines chimiques en france

en fumée, et laissant les plus grossières pour les cendres. Qu’un autre imagine donc s’il veut, en ce bois, la forme du feu, la qualité de la chaleur et l’action qui le brûle, comme des choses toutes diverses ; pour moi, qui crains de me tromper, si j’y suppose quelque chose de plus que ce que je vois nécessairement y devoir être, je me contente de concevoir le mouvement de ses parties. Car mettez-y du feu, mettez-y de la chaleur, et faites qu’il brûle tant qu’il vous plaira : si vous ne supposez point avec cela, qu’il y ait aucune de ses parties qui ne remue, ni qui se détache de ses voisines, je ne saurais imaginer qu’il reçoive aucune altération ni changement. Et au contraire, ôtez-en le feu, ôtez-en la chaleur, empêchez qu’il ne brûle : pourvu seulement que vous m’accordiez qu’il y a quelque « puissance qui remue violemment les plus subtiles « de ses parties et qui les sépare des plus grossières, je trouve que cela seul pourra faire en lui tous les mêmes changements qu’on expérimente quand il brûle. » Le feu est donc un phénomène purement mécanique, que la physique du mouvement doit atteindre entièrement. Et, courageusement, Descartes tente de donner l’explication de ses manifestations sensibles ; la flamme d’abord, puis la lumière et la chaleur.

« Le corps de la flamme qui agit contre le bois, affirme-t-il, est composé de petites parties qui se remuent séparément l’une de l’autre, d’un mouvement très prompt et très violent, et qui, en se