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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

Qu’est-ce donc que cette chimie, auxiliaire indispensable du bon docteur ? C’est, dit Béguin, « un art qui enseigne à dissoudre les mixtes naturels et à les coaguler, étant dissous, pour faire des médicaments plus agréables, salubres et assurés »[1]. C’est une science expérimentale et pratique que l’on apprend par le travail.

« Son objet est le corps mixte et composé, non en tant que mobile, car en cette considération il appartient à la physique, mais en tant qu’il est soluble et coagulable ; or tout mixte est mixte imparfaitement comme la rosée, la grêle, la neige : ou parfaitement comme les plantes, pierres, métaux et animaux de toutes espèces : et par telle latitude d’objet, on voit complètement que se trompent ceux qui, ayant le nom d’alchimistes, soudain s’imaginent un homme qui se mêle de la transmutation des métaux et ne songe qu’au mystère admirable de la pierre des philosophes[2]. » La science du véritable chimiste étant nettement délimitée, séparée de la mécanique et de la recherche du grand-œuvre nous demandons quel est son but ? Que se proposé-t-il ? La fin de la chimie, et Béguin insiste longuement là-dessus, est la préparation des remèdes, leur purification, et aussi leur justification contre ceux qui croient que les opérations chimiques les rendent vénéneux, malfaisants ou seulement inefficaces[3].

  1. P. 1.
  2. P. 2.
  3. P. 3 à 26.