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les doctrines chimiques en france

principe, « le phlogistique », se déplaçant ou se dissipant lors de toute combustion, et qui, d’autre part, classait les métaux parmi les corps combustibles en proclamant l’identité de la calcination et de la combustion, la théorie de du Clos fut reprise, à titre d’hypothèse auxiliaire, par Privat de Molières et Béraut[1] qui voulurent à leur tour rendre compte de la paradoxale augmentation de poids des corps métalliques lors de leur calcination.

Ces savants admettaient que le métal en brûlant perdait, d’une manière quelconque, une certaine quantité de phlogistique. Mais aussi, pour être d’accord avec l’expérience, ils déclarèrent que la perte de phlogistique est largement compensée par l’adjonction au métal de particules étrangères contenues précédemment dans l’air… Bref, comme l’on dirait en langage moderne, la calcination ne fut plus seulement un phénomène d’addition, ni un phénomène de soustraction, mais un phénomène de substitution.

Et semblable théorie contenait en quelque sorte en germe le développement préconisé par Lavoisier à la fin du xviiie siècle ; celui-ci[2] admit, avec ces prédécesseurs, que les métaux sont des corps combustibles ; il ajouta que leur calcination est un phénomène simple, une combustion type ; c’est sur la théorie de la calcination qu’il modela la théorie de la combustion. Ce fut encore une double décom-

  1. Nous reviendrons plus tard sur ces auteurs.
  2. Nous exposerons plus tard l’évolution des théories de la combustion.