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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

cette théorie, je dirai que le physicien, le médecin et le chimiste peuvent bien traiter d’un même corps mais diversement considéré et selon divers principes. Car le physicien le contemplera comme naturel, et capable de mouvement et de repos à raison des principes constitutifs du corps naturel en tant que naturels, qui sont la matière et la forme, parce qu’en cette manière il est son objet. Le médecin considérera le même corps autant qu’il est capable de recevoir la santé ou de la causer, examinant icelui par les quatre premières qualités froid, chaud, sec et humide qui constituent le tempérament du corps d’où résultent la santé et la maladie. Et le chimiste le considérera encore à sa façon, savoir en tant qu’il peut se résoudre et se coaguler ; et qu’il y a plusieurs vertus en son intérieur qui peuvent être manifestées par art et rendues plus utiles. Et d’autant que le mercure, le soufre et le sel sont les principes qui rendent le corps mixte soluble et coagulable et les racines de ses vertus internes, ou les vraies substances chimiques, c’est-à-dire les principes qui soutiennent et substantent toutes les vertus et accidents internes du composé, le chimiste doit procéder en tous ses examens, théories et opérations par ces trois principes[1]. »

Nous sommes maintenant avertis ; les substances étudiées par les médecins, les physiciens et les chi-

  1. Pages 27-28.