ment aussi, ils ne connaissent d’autre mécanique que celle que tout le monde apprend par l’expérience journalière ; tout du moins dans leurs explications, ils font uniquement appel aux propriétés des leviers, des coins, des vrilles, des scies, bref à la mécanique des menuisiers ou des charpentiers.
Dans les limites ainsi définies, mais seulement
dans ces limites, hors desquelles, suivant les savants,
on ne rencontre que de l’absurde, la théorie générale
de la matière n’imposait aucune restriction aux
chimistes ; le choix de l’hypothèse particulière, quelle
qu’elle soit, qui expliquerait la dissolution, la congélation,
la sublimation ou la réaction, était laissé
à l’arbitraire de chacun… Les savants donnèrent libre
cours à leur imagination, sans se soucier d’autre chose
que de rendre compte de l’expérience spéciale qui
immédiatement les intéressait ; peu d’entre eux son
gèrent à unifier leurs vues pour formuler une doctrine
cohérente ! Du moment qu’avec des figures et des
mouvements, des contacts et des chocs de particules
ils avaient découvert l’équivalent du fait observé, ils
se déclaraient satisfaits.
Parmi toutes les hypothèses à la fois précises dans les détails, et vagues dans les généralités qui furent émises alors, il se rencontre un système, qui se remarque tout spécialement par la rigidité de ses principes, la netteté de ses conclusions, et qu’en con séquence nous allons brièvement exposer. Il s’agit de l’œuvre d’un des plus combatifs des savants, de Nicolas Hartsœker.