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triomphe et éparpillement des philosophies

blent et deviennent les différents corps sensibles. Avec ces deux éléments il forme tout, et tire de cette hypothèse jusqu’à la pesanteur et à la dureté des corps composés. Ailleurs, il en a tiré aussi le ressort[1]. »

Les différences de forme entre les atomes de ce second élément sont l’unique cause des différentes propriétés que présentent les différents corps ! Ces atomes sont physiquement insécables et d’une rigidité parfaite ; « chacun de ces corpuscules doit être considéré comme un seul corps continu et immuable, lequel, quoique actuellement indivisible, peut néanmoins être divisé par la pensée en une infinité de parties, en sorte que dans un seul de ces petits corps on en pourrait concevoir un nombre qui irait au delà de celui des petits corps dont tout le monde visible est composé[2] ».

Ces corpuscules insécables occupent donc une certaine étendue. Cependant, comme le fait remarquer Leibniz, s’ils sont indivisibles, ils n’ont pas les mêmes propriétés que la matière ordinaire, à l’image de laquelle pourtant ils ont été supposés et qui se divise comme l’étendue. Ce dernier philosophe admet trait plutôt, afin de rester logique, que les atomes comme les monades sont absolument inétendus ! Et que d’ailleurs la dureté et la cohésion de certaines substances proviennent de « mouvements conspi-

  1. Principes de physique, art. 2, 3, 4 (la même chose en plus de mots).
  2. Page 8.