Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
447
triomphe et éparpillement des philosophies

paraissent hors de ces corps et de part et d’autre. » Voici la théorie ; voyons quelques applications : « C’est ainsi que le sel commun, savoir le sel fossile ou le sel gemme, le sel des fontaines et le sel marin, qui tous trois sont une même espèce de sel, c’est-à-dire un sel acide fixe, enfermé et caché en partie dans quelque corps terrestre qui lui est propre, et peut-être, comme on peut le voir dans la figuré ci-contre où AB représente une parcelle du sel acide et CD une espèce de cylindre creux, où cette parcelle s’est fourrée, passant ses pointes hors de part et d’autre… Pour ce qui est du salpêtre, c’est, de même que le sel commun, une composition de sels acides et de corps qui tiennent ces sels acides enfermés ; mais ce sel est entre fixe et volatil, c’est-à-dire qu’il est composé de parcelles de l’une et l’autre façon, au lieu que le sel marin est entièrement fixe[1]. » L’on pourrait multiplier les citations, mais cela est inutile ; le procédé ne varie pas.

Nous saisissons maintenant sur le vif la méthode dont Hartsœker usait pour découvrir la véritable doctrine chimique, et, en même temps nous atteignons les tendances profondes de toute philosophie atomistique. Il s’agit, pour ces adeptes, de résoudre toute la nature en un grand nombre de petits corps pouvant être, non seulement dessinés, mais sculptés,

  1. Cours de physique, p. 101.