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triomphe et éparpillement des philosophies

Ce n’est pas que le mécanisme rigide, soit cartésien, soit atomistique, ne conserva parmi les chimistes un nombre respectable d’adeptes, mais l’ensemble du système diminue peu à peu, sinon de valeur, tout au moins de portée pratique. Au lieu de ce principe directeur et méthodologique placé à la base de toute théorie, qu’il avait été avec Descartes ou Gassendi, Boyle ou Lémery, le mécanisme se transforma en conclusion, en espérance, en but, dont les chimistes contempleraient l’harmonie au terme de leurs travaux, quand leur doctrine de la matière serait enfin achevée. Actuellement donc, puisque cette doctrine est encore à naître, les images invoquées par les expérimentateurs ou philosophes restent dans le vague, et l’emploi de l’hypothèse corpusculaire, si elle conserve une place prépondérante dans les préfaces retentissantes des traités, se restreint-elle de plus en plus. Et souvent elle n’est plus perceptible quand l’esprit du savant se trouve directement aux prises avec l’expérience à expliquer.

Pour vous rendre compte des modifications que les idées des chimistes ont été amenées à subir afin de ne pas être atteintes par ces critiques, examinez les passages où le célèbre savant Frédéric Hoffmann expose sa confiance dans le système mécaniste, en même temps que les restrictions, d’ailleurs toutes provisoires, qu’il fait à l’application de ce système.

Voici d’abord quelques axiomes que notre professeur admet comme allant de soi :

« Toutes les différentes sectes en médecine ont