Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
464
les doctrines chimiques en france

sens dans ce fluide. Et la raison qu’ils en apportent est qu’étant très petites, elles ont beaucoup de superficie par rapport à leur volume.

Mais ils montrent en ce point leur peu d’intelligence de la mécanique, car cela n’empêcherait pas que le même rapport de pesanteur entre la molécule du sel et le pareil volume d’eau ne subsistât toujours ; ni que cette plus grande pesanteur de la molécule du sel ne l’obligeât à la longueur du temps de se précipiter au fond de l’eau, à moins que la molécule de sel ne fût soutenue au milieu de l’eau par un mouvement qu’elle aurait pu acquérir, sans lequel elle tomberait…

Il serait inutile de rapporter ici toutes les raisons qui détruisent les idées des chimistes cartésiens sur ce point. Les chimistes newtoniens n’ont pas oublié de le faire et de soutenir hautement, avec grande raison, que ce mécanisme était insuffisant. Mais ont-il eu autant de raison d’assurer comme ils l’ont fait, que le mécanisme en général ne pouvait en aucune sorte nous fournir les moyens d’expliquer ces effets, et que c’était une nécessité inévitable d’avoir recours à de nouveaux principes ? aux attractions ? aux impulsions indépendantes du choc ? non, tous ces grands mots ne disent rien, et il y a dans la matière des mouvements circulaires fins et délicats, mouvements démontrés, perpétuels, dont on a maintenant une connaissance distincte. et qui sont capables de produire mécaniquement bien d’autres effets plus