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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

directe, et il y a une harmonie universelle entre toutes les parties de l’univers.

Il est impossible, sans dépasser le cadre que nous nous sommes fixés, de donner une vue d’ensemble de cette doctrine érudite, survivance du moyen âge et qui n’a d’ailleurs pas exercé d’influence dans la suite ; l’auteur rappelle et discute l’opinion de toutes les écoles philosophiques, grecques, arabes, scolastiques, et même celle de ses contemporains. Nous saisissons là, sur le vif, l’activité ambitieuse de l’esprit des anciens chimistes qui, grâce à cette harmonieuse correspondance des phénomènes intellectuels et sensibles, célestes et terrestres, physiques et moraux, croyaient pouvoir déduire de leur art la connaissance des mystères les plus cachés de la nature, de même que l’Écriture sainte les guidait dans la préparation et l’interprétation de leurs expériences. Car, nous devons le constater, leur chimie est expérimentale, et les travaux de laboratoire y tiennent une grande place ; elle est, certes, pour l’intelligence l’aboutissant sensible d’une métaphysique abstraite ; mais pour l’homme elle est le premier échelon de la connaissance de cette métaphysique qui ne se manifeste à nous qu’à travers nos sens corporels. Sans nous attarder donc à scruter les origines et la structure de la doctrine de Davidson, remarquons quelques points sur lesquels sa pensée a été en harmonie ou en désaccord avec celle de ses contemporains. Et d’abord quels sont pour lui les corps principaux dont tous les autres sont dérivés ? Sont-ce les trois