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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

corporéité, qu’elle ne tombe pas sous nos sens quand elle est entièrement indéterminée et absolument privée de ferment. C’est le premier principe dont tous les autres sont principiés, et ce sont ses modifications qui produisent les différents corps simples qui se dégagent des mixtes par l’action du feu.

« Cette substance spirituelle qui est la première et l’unique semence de toutes choses, a trois substances distinctes et non pas différentes en soi-même, car elle est homogène comme nous avons dit ; mais parce qu’il se trouve en elle un chaud, un humide et un sec et que tous trois sont distincts et non pas différents. Nous dirons que les trois ne sont qu’une essence et même substance radicale : autrement comme la nature est simple et homogène et que, dans ce cas, les principes séminaux de ces substances seraient hétérogènes, ce qui ne peut être à cause des grands inconvénients qui s’ensuivraient[1]. » Si ces principes séminaux étaient différents, si le chaud, par exemple, différait essentiellement de l’humide, comment pourrait-il s’en nourrir comme cela a lieu chez les animaux et les végétaux ? De plus si ces principes n’avaient rien de commun, ils se combattraient au lieu de se réunir ! « Concluons donc que cette substance radicale et fondamentale de toutes choses est véritablement unique en son essence, mais qu’elle est triple en nomination ; car à raison.de son feu naturel elle

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