mais bientôt la guerre occupa celui-ci sans relâche, et il fut enfin blessé mortellement à la bataille de Leipzig. Avant de mourir, il dicta un testament par lequel il nommait son frère tuteur de Césarine, et ordonnait qu’elle fût remise entre ses mains. Ce testament fut assez long-temps à parvenir en France : plusieurs difficultés s’opposèrent à son exécution. Cependant, au mois de mai précédent, Mme de Saint-Venant, qui mourant de peur, s’était enfin décidée, après beaucoup d’irrésolutions, à se réfugier en Normandie, avait consenti à remettre Césarine à Mme de Balicourt, que dans ce même temps son mari venait de ramener à Paris.
Ce changement fut pour Césarine le plus violent chagrin qu’elle eût éprouvé de sa vie. Elle avait perdu sa mère trop jeune, et trop peu connu son père, pour que les événemens qui l’en avaient privée eussent pu faire sur elle une impression profonde ; mais elle aimait beaucoup sa vieille cousine, et encore plus Mlle Dubois, sa gouvernante, qui, accoutumée à se voir presque la maîtresse dans la maison de Mme de Saint-Venant, dont son pere était domestique de confiance, n’envisa-