Page:Meusnier de Querlon - La tourriere des carmelites, 1741-1750.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 40 )

tempérament entrât pour beaucoup, je commençois à être intéreſſée, & la miſére où je m’étois vûë me faiſoit ſentir le prix de l’argent que l’abondance fait ignorer. Je me laiſſois moins prendre les yeux, & mon point de vûë étoit de fixer quelque honnête homme d’un âge mur, de ces gens faits pour être dupes des femmes, & non de ces aimables trompeurs, dont la plûpart des femmes ſont dupes. Je couchois en jouë un gros Caiſſier qui approchoit de ſoixante ans, & qui venoit tous les jours chez nous acheter quelques galanteries pour avoir lieu de m’entretenir ; il me fit quelques propoſitions, mais je fis trop la reſervée, ou je marchandai trop avec lui : le Papa n’aimoit point à ſoupirer long-tems, une de mes camarades