soie[1]. Ensuite sont mentionnés les souliers qui étaient rouges et dont le dessus était orné d’une fleur. Ce genre de décoration de la chaussure s’obtenait par l’applique d’une broderie ou de cuir découpé et s’observe à bien des époques du moyen âge[2]. Par dessus les chausses Pierre met des bottes de cuir de Cordoue (hoses de corduan)[3], sur lesquelles il attache ou se fait attacher ses éperons d’argent doré, et le vêtement du bas du corps est complet. Dans le vêtement du haut ne figure pas cette fois le bliaut : Pierre se revêt d’une pelisse ou d’un pelisson d’hermine « bien entaillé à bêtes de marbre ». Les archéologues verront si l’explication que j’ai proposée dans une note (p. 124) pour cette description assez obscure est acceptable. Par dessus il agrafe (afiblet) un manteau phrygien (freis) de zibeline, doublé en paile, teint en pourpre. Ce vêtement était orné d’un anneau et d’un bouton[4] d’or fin (§ 239). Un peu plus loin (§ 246) se
- ↑ Dans Aye d’Avignon il est parlé de chevaliers « qui ont chauces de paille (pallium) » (p. 83).
- ↑ Quicherat, ouvr. cité, pp. 101, 141, 157.
- ↑ J’ai traduit (§ 238) hoses par « houseaux » ce qui n’est pas suffisamment
exact, parce que les houseaux sont proprement de grandes
guêtres ou jambières, et non des bottes. Toutefois, on peut dire que
le mot « houseaux » a été usité autrefois dans les deux sens. Le dernier
des exemples cités par Littré à l’historique de ce mot nous le
montre employé comme synonime de « bottes », et d’autre part voici
un exemple de la fin du xiie siècle, où on voit que les « huesiaus » se
laçaient, ce qui ne peut guère convenir qu’à des houseaux au sens actuel :
Les huesiaus fist en ses jambes lacier.
(Auberi, dans Tobler, Mittheilungen, p. 55, v. 23.)Quant à hoses, hueses, de nombreux exemples prouvent que c’étaient des bottes, voy. Du Cange, sous osa.
- ↑ J’ai mis dans ma traduction « boutons » au pluriel, mais dans le