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vi. — témoignages divers

Molt lor donna ainz qu’en fuissent parti
Chevax et armes et deniers autressi.
Bazin ama et durement chieri,
Que por s’amor ot maint estor forni,
Mainte bataille au brant d’acier forbi.
Tant le servi qu’il le tint a ami ;
Donna lui fame et grant terre autressi ;
De grant honor li rois le revesti,
Que de Borgoingne en droit fié le saisi[1].


Bien que l’auteur ne se soit pas expliqué d’une façon très nette, on voit que la guerre entre Girart de Roussillon ou d’Euffrate est rappelée ici uniquement pour expliquer à la suite de quelles circonstances Charles Martel avait pu donner la Bourgogne à son favori Basin. Il n’y a peut-être pas lieu de faire grand fond sur un témoignage visiblement adapté à un récit nouvellement inventé. Nous ne rechercherons pas si l’auteur d’Aubri a suivi quelque récit particulier, peut-être un récit relatif à Girart de Frete, ou s’il a fait œuvre d’imagination : notons seulement le témoignage qu’il nous apporte sur la popularité de l’histoire fabuleuse de Girart : Bien en avez par maintes fois oï.

Le plus précis des témoignages que nous ayons sur notre poème est celui de Philippe Mousket, qui, dans sa chronique, analyse assez exactement le poème tel qu’il nous est parvenu[2]. Je ne transcrirai point cette analyse, qui est un peu longue : elle a, du reste, été citée par M. Fr. Michel dans la préface de son édition de Girart de Roussillon.

  1. Bibl. nat, fr. 860, fol. 134.
  2. Chronique rimée, p. p. le baron de Reiffenberg, I, 75, vv. 1810 et suiv.