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cxii
introduction

Après avoir conté comment ce dernier battit les Sarrasins et leur tua 375,000 hommes, le compilateur poursuit ainsi :

Puis ot Charles Martiaus mout de batailles contre Gerart de Roussillon, et i ot grant destruction de gens et de terres. En la fin prist Charles Roussillon et pluisours chités et chastiaus et laissa ses gardes ou païs et puis s’en repaira en Franche. Puis après resmut la guerre entre le roi Charlon et le duc Oedon.....

(Bibl, nat. fr. 17264, fol. xxxvj c ; cf. fr. 15460, fol. 69 c.)

Ce passage se retrouve, légèrement modifié, dans les chroniques de Flandres analysées et partiellement publiées par Buchon d’après un manuscrit du xve siècle :

Tantost après ces advenues que vous avez oy ci dessus, Charles Martel eut guerre a Gerart de Roussillon. Et y eult grant destruction d’une partie et d’aultre. Mais a la fin Charles print Roussillon et plusieurs aultres chasteaulx dudit Gerart, et mist ses garnisons dedens[1].

Les Annales du Hainaut de Jacques de Guise nous fournissent un témoignage très précis dont l’importance consiste en ceci, qu’il se rapporte à un poème dérivé, à ce qu’il semble, de notre chanson renouvelée, mais sûrement différent. Voici ce texte, qui est au livre XI, ch. xlix (édition Fortia d’Urban, VIII, 188-90) :

Sigebertus. Hoc anno, Aquensi urbe a Sarracenis desolata, corpus inde beatæ Mariæ Magdalenæ a Gerardo comite Burgundiæ ad cœnobium Versiliacum a se constructum transfertur[2].

  1. Choix des chroniques et mémoires sur l’histoire de France (Panthéon littéraire, 1841), pp. 639-40,
  2. C’est le passage de Sigebert auquel renvoie la note 3 de la page précédente.