Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxii
introduction

Lorrain et Renaut de Montauban, il nous serait assurément difficile de nous former une idée de ce vieux poème, et surtout de lui trouver un rapport quelconque avec l’histoire réelle du comte Girart. Bien plus, nous pourrions douter de l’existence même d’une chanson de geste ayant pour héros ou pour personnage principal Girart de Roussillon, car rien n’empêcherait que les allusions précitées se rapportassent à une tradition non écrite ou à quelque poème dans lequel Girart n’aurait joué qu’un rôle secondaire[1]. Mais un document de la fin du xie siècle vient fort à propos dissiper nos doutes. Ce document est une légende latine de Girart de Roussillon[2] dont j’ai publié, il y a quelques années, le texte accompagné d’une ancienne traduction française, ou, plus exactement, bourguignonne[3]. Je reproduis ici le sommaire que j’ai donné de ce document dans la publication précitée[4].

(1) Bien que les faits du très-noble comte Girart de Rossellon soient répandus en tous lieux par la renommée, l’auteur ne croit pas inutile de faire un précis de ce qu’il a appris par la relation de ses devanciers. Girart, au rapport des Chroniques, vécut sous quatre rois : Charlemagne, Louis son fils (✝ 840), Charles le Chauve (✝ 876), Louis fils de celui-ci (Louis le Bègue, ✝ 879). (4) Il était natif d’Avignon, son père était le comte Drogon. Éloge de sa piété ; ses qualités physiques ; étendue de ses possessions. (7) Il épouse Berte, fille de Hugues comte de Sens ; Charles le

  1. Nous verrons, au ch. V, que cette hypothèse est fondée, en ce qui concerne le témoignage fourni par Renaut de Montauban, qui se réfère en réalité à une rédaction perdue de Beuve d’Aigremont.
  2. La rubrique initiale est ainsi conçue : « Incipit prologus in vita nobilissimi comitis Girardi de Rossellon ».
  3. Romania, t. VII (1878).
  4. Les chiffres entre () se réfèrent à la division en courts paragraphes que j’ai introduite dans ce texte.