Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/442

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
girart de roussillon

aussi avec les Normands et les Bretons. » À ce moment ils voient arriver les Bourguignons, dont les gonfanons se montrent sur les postes avancés ; en tête sont Begon et Bardon, Fouchier, Agenois de Chalon. Les Français courent aux armes par les champs, abandonnant manteaux et pelissons, et montent sur les chevaux bais ou gascons. Au moment où on forma les échelles, ce fut à qui des barons porterait les premiers coups[1]. Aimon, Aimeri et Aimenon[2] conduisirent la charge, avec mille bons guerriers. Le jour était calme et chaud, et le ciel était pur. Ils s’aperçurent de loin, car la vallée était longue. Ces chevaliers renommés disaient des prières. Là où les premiers rangs s’abordèrent, il y eut grand fracas de lances et d’écus, et le champ fut bientôt jonché de tronçons.

382. La bataille commence en quatre endroits. L’échelle qu’attaquèrent Gilbert et Girart était guidée par le vicomte Gace, Hugues[3] et Berart[4] ; l’autre, contre laquelle vinrent Agenois, Begon et Foucart[5], avait à sa tête Gautier[6] et Pierre, son fils, le vaillant. Contre celle d’Auberi[7] viennent Auchier et Guinart[8] ; contre celle de Charles, Boson et Bernart. Là ne furent dédaignés ni Gascon ni Lombard, ni serf, s’il y en avait, ni bâtard[9].

    en plusieurs chansons de geste. Voy. les témoignages rassemblés par M. Joüon à la table de son édition du roman d’Aquin, sous ce nom.

  1. Voy. p. 149, n. 4.
  2. L’Aimenon, hôte de Pierre de Montrabei (§§ 155-8), ou Aimon de Bourges appelé quelquefois, Aimenon ; cf. p. 131, n. 5.
  3. Celui qui figure déjà en compagnie de Gace, au § 352, probablement le comte Hugues des §§ 328, 338-40.
  4. Bernart P. (v. 5086) ; de même au § 398.
  5. Pour Fouchier, comme au § 349.
  6. De Mont-Rabei.
  7. Le comte Auberi du § 310.
  8. Voy. p. 157, n. 1.
  9. Cela veut dire que la mêlée fut si générale que les combattants n’avaient pas le loisir de choisir leurs adversaires et devaient accepter même les moins dignes. Les Gascons et les Lombards (par cette désignation on entend les Italiens) ne passaient pas, au moyen âge, pour