forêts, châteaux, tours, chevaliers, bourgeois, vavasseurs, laboureurs, religieux occupés à la prière[1], tous auront besoin d’un protecteur. Je leur donnerai Fouque[2] : je ne sais meilleur. Aidé de la puissance du roi empereur, il abaissera l’orgueil. Maintenant les chevaliers entrent en un long repos ; ce sera un temps propice pour les chiens, les autours, les faucons, les fauconiers, les veneurs[3]. Et que feront alors les damoiseaux audacieux, toujours prêts à chevaucher ? Ceux qui voudront prouver leurs forces et leur valeur, qu’ils aillent guerroyer les païens, car la guerre a trop duré entre nous[4]. Comme le dit la loi du Rédempteur, Notre-Seigneur laisse monter le pécheur aussi haut que le mont Liban, puis il descend aussi vite qu’un oiseau du ciel[5].
673. « Voici que mon lignage et moi nous sommes arrivés à notre fin ; il ne reste plus que Fouque qui aime de cœur Dieu et la paix. Il a quatre fils, jeunes blondins, de la nièce de Charles, fille de sa sœur[6]. Pour rien au monde, ils ne se sépareront du roi. C’est à eux, quoi qu’il arrive que reviendra ma terre.
674. « Guintrant et Bedelon et Andicas, prenez chacun mille mas de mes alleus, je fournirai l’argent et prendrai les mesures. Vous, vous ferez moutiers, tours et clochers. — Sire, tu iras devant, nous te suivrons, et nous ferons tout ce que tu voudras. Il n’y a plus place ici pour orgueil ni pour vanité. »
- ↑ Traduction douteuse.
- ↑ Fouque sera l’avoué des établissements religieux auxquels Girart aura laissé ses biens.
- ↑ La paix et la chasse sont deux idées qu’on associe volontiers ; voy. § 633.
- ↑ Ou « entre nous et les païens » ; la phrase est mal rédigée. Au fond, il doit y avoir l’idée si souvent exprimée au moyen âge, que les chrétiens feraient mieux de tourner leurs armes contre les païens, au lieu de se déchirer entre eux ; cf. § 124 et la note.
- ↑ Probablement Ps. xxxvi, 35-6.
- ↑ Cf. p. 264, n.