Page:Meyerson - De l'explication dans les sciences, Tome 1, 1921.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(chap. IX), en montrant ensuite comment la science s’y prend pour créer, par « l’état de puissance », un semblant d’explication là où l’identité fait manifestement défaut (chap. X).

Afin de mieux saisir la nature et la nécessité du processus de destruction — si paradoxal à première vue — de la réalité par la raison explicative, nous étudions, dans le IIIe livre, la tentative d’explication globale de la nature due à Hegel (chap. XI). Les objections que Schelling a formulées contre cette tentative de son émule nous révèlent ensuite l’obstacle auquel se heurte inévitablement toute interprétation purement idéaliste de la réalité scientifique (chap. XII). Un aperçu des rapports entre la doctrine de Hegel et celle d’Auguste Comte nous amène à reconnaître que les deux conceptions ont peut-être plus de points de contact qu’on ne semble l’admettre généralement (chap. XIII), alors qu’une comparaison entre l’édifice érigé par Hegel et les constructions analogues de Descartes et de Kant nous permet de déterminer le trait commun de ces théories, qui n’est autre que la continuité de la déduction qu’elles mettent en œuvre (chap. XIV).

Dans notre IVe livre, enfin, nous tentons d’étudier de plus près encore le fonctionnement de la raison scientifique, en la comparant à la raison philosophique. Après avoir recherché quelle est la véritable attitude de la science à l’égard des systèmes philosophiques (chap. XV), nous revenons (chap. XVI), à la lumière des résultats acquis, à cette question primordiale de l’accord entre la raison et la réalité à laquelle nous avions déjà touché dans notre IVe chapitre. Ayant montré ensuite comment le caractère en apparence paradoxal de notre théorie en fait comprendre l’apparition tardive et l’historique discontinu (chap. XVII), nous terminons en nous efforçant d’établir que la raison humaine, tout en étant antinomique par essence, est cependant une, la même dans tous les domaines et à toutes les époques (chap. XVIII).

En parcourant cette table des matières rapide, le lecteur qui connaît peu ou prou notre travail antérieur (Identité et réalité, 2e éd., Paris, 1912) s’apercevra aisément que les deux livres offrent des points de contact multiples. En effet, le domaine de nos recherches est resté le même : il s’agit tou-