___________________________________ qui ont fourni, en cette occasion, le ressort moteur principal.
Nous percevons clairement, à présent, pourquoi la conception
einsteinienne ressemble si fortement à celle de Descartes, et comment
il se fait cependant que cette assimilation est susceptible d'apparaître
au relativiste comme choquante, comme tendant à rabaisser
en quelque sorte la théorie moderne. C'est qu'il s'agit bien de doctrines
nées sous la poussée d'une même tendance, mais représentant
néanmoins des phases très différentes de l'action de cette tendance
sur la science physique, de sa concrétisation physique, si l'on ose se
servir de ce terme. Elle apparaît une première fois dans la sphère de
Parménide; c'est
alors qu'elle est la plus absolue, la plus logique,
mais aussi la plus éloignée des faits, qu'elle néglige carrément, en
rendant, comme nous l'avons dit, toute science absurde. C'est pourquoi
elle disparaît aussitôt, mais non sans avoir donné naissance
au mécanisme, qui sera dorénavant la théorie maîtresse de la science
et qui n'est en somme qu'une sorte d'éléatisme mitigé, fruit d'un
compromis fondamental qui cherche à sauver la réalité du changement
en multipliant l'être unique de Parménide. Mais voici que
la forme plus rigoureuse reparaît avec Descartes c'est la réduction
du physique tout entier à l'espace, mais c'est, contrairement à la
conception de Parménide, une véritable et admirable physique,
qui explique réellement un grand nombre de phénomènes très divers.
Cette science ne tient cependant point suffisamment compte de la diversité que présente le physique, et c'est là, nous l'avons vu, ce qui la ruine. Enfin voici le relativisme, qui prétend expliquer tout,