Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 1.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

feu l’abbé Feller, ex-jésuite des Pays-Bas autrichiens, dont l’ouvrage, publié d’abord en six volumes in-8o., a été augmenté de deux volumes dans la seconde édition, donnée en 1797 (la première est de 1781). Il paraissait juste que le molinisme eût son dictionnaire, comme le jansénisme avait eu le sien ; mais, peu touchés de cette considération, MM. Chaudon et Delandine, auteurs du Nouveau Dictionnaire historique, fait à Lyon, dont une neuvième édition se réimprime en ce moment à Paris par livraisons, ont nettement accusé l’abbé Feller d’avoir volé et gâté leur ouvrage. Le reproche est vif : nous laisserons a d’autres le soin de juger jusqu’à quel point il est possible qu’il soit fondé. Rien ne nous empêche non plus de faire mention du Nouveau Dictionnaire universel, historique, biographique, bibliographique et portatif, en partie traduit de l’anglais de John Watkins, et publié, il y a sept ans, par M. l’Écuy, en un volume in-8o. Les auteurs d’une Biographie universelle en dix-huit volumes ne peuvent avoir aucun intérêt à démêler avec un abréviateur si succinct, qui ne doit avoir eu d’autre prétention que celle d’indiquer avec exactitude des noms, des dates et quelques titres de livres.

Nous ne sommes pas tout-à-fait dans la même position à l’égard des auteurs du Nouveau Dictionnaire historique. Aussi garderons-nous le silence sur les défauts que nous aurions pu apercevoir dans leur compilation. Les indiquer ici serait un procédé peu délicat, qui même aurait un côté ridicule. Nous donnons à notre tour un nouveau Dictionnaire historique. Cela seul dit assez que nous avons cru pouvoir faire autrement cet ouvrage ; on en doit conclure aussi que nous avons eu l’espoir de le faire mieux. Nous sommes dispensés de toute autre explication, relativement à une concurrence légitime, dont nos rivaux eux-mêmes nous ont donné l’exemple. En ceci, nous ne pourrions avoir qu’un tort, qui, à la, vérité, serait inexcusable : c’est le tort de succomber. Nous allons toutefois dire comment nous avons conçu, dirigé et exécuté cette entreprise : nous prions nos concurrents de ne point voir, dans l’exposition naïve de notre méthode, une satire artificieuse de la leur.

Avant tout, nous irons au devant d’un reproche que nous sommes sûrs de ne point mériter, mais que certaines personnes pourraient bien vouloir nous adresser un jour, quelque persuadées qu’elles fussent elles-mêmes de son injustice : nous parlons du reproche de plagiat. Déjà l’intérêt alarmé d’un libraire a insinué contre nous cette accusation, avant qu’une seule page de notre Biographie pût être connue de lui, ni de personne. C’était prodigieusement se hâter de nous vouloir nuire. Nous n’avons rien à répondre à ce libraire ; quant à ceux qui auraient au moins attendu l’ouvrage pour le calomnier, voici ce que nous leur répondrions : Lorsque nous annonçons en ce genre un