Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les égoûts, ou canaux souterrains, pour l’écoulement des immondices. Victime de son zèle à maintenir l’ordre public, il s’attira l’animosité de l’université, qui était alors très-puissante, et ayant voulu faire arrêter quelques écoliers insolents, les partisans de la maison d’Orléans, ennemie de celle de Bourgogne, à laquelle il devait son élévation, se joignirent à ses persécuteurs. On lui fit son procès, comme coupable du crime d’hérésie. Il fut condamné, renfermé à la Bastille, puis transféré, quelques mois après, dans les prisons de l’évêché, que l’on nommait Oubliettes. En 1381, les Maillotins brisèrent sa prison, pour le mettre à leur tête. Aubriot, victime d’une faction, n’était pas fait pour conduire des factieux ; il s’arracha, le soir même, de leurs mains, et se réfugia dans sa patrie, où il mourut l’année suivante. — Jean Aubriot, évêque de Châlons-sur-Saône, en 1346, président de la chambre des comptes de Dijon, et conseiller d’Othon IV, duc de Bourgogne, auquel il rendit de grands services, était de la même famille. T—D.

AUBRY, médecin. Voy. Aubery.

AUBRY (Jacques-Charles), jurisconsulte, né sur la fin du 17e siècle, fut reçu au parlement, en 1707. Ses plaidoyers sont estimés, et l’on doit regretter que ses consultations et ses mémoires imprimés n’aient pas été réunis. Le plus remarquable est contre le comte d’Agénois pour les ducs et pairs. Sa logique était serrée, et il savait surtout fort bien manier l’arme de l’ironie. Il mourut, le 22 octobre 1739, âgé de cinquante-un ans. Il laissa deux fils et une fille ; et son fils aîné, qui embrassa la profession de son père, s’y distingua comme lui. M—x.

AUBRY (Jean-Baptiste), né en 1736 à Deyviller, près d’Épinal, dès l’âge de 16 ans se destina à l’état ecclésiastique. Les jésuites, chez qui il avait été élevé, voulaient le faire entrer dans leur société. Aubry choisit l’ordre de St.-Benoît, et entra à Moyen-Moutier, monastère de la congrégation de St.Vannes. Tout son temps était consacré à l’étude et à la lecture, et il avait la méthode de faire, des ouvrages qu’il lisait, des extraits, qui lui furent très utiles daus la suite; aussi disait-il : « Ce n’est guère qu’avec des livres » qu’on fait des livres.» A la mort da Remi Cellier, à qui l’on doit l’Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Aubry fut, avec un de ses confrères, chargé de la continuation de cet ouvrage. Les deux collaborateurs eurent bientôt composé un volume, qu’on soumit à plusieurs savants de la congrégation de St.-Maur, qui en firent de grands éloges ; mais l’imprimeur en ayant offert un prix trop modique, ce travail n’a pas vu le jour, et il est à croire que cet ouvrage restera toujours imparfait. La suppression des ordres monastiques en France mit Aubry dans un état voisin de la misère. Ses ouvrages ne furent pas une source de fortune. Il n’a rien écrit de neuf, de bien saillant, rien qui porte l’empreinte d’un génie original, ni même d’un esprit brillant ; mais on remarque dans tous ses écrits la pureté du style et de la morale. Aubry est mort à Commercy, le 4 octobre 1809. On a de lui : I. L’Ami philosophe et politique, ouvrage où l’on trouve l’essence, les espèces, les principes, les signes caractéristiques, les avantages et les devoirs de l’amitié, 1776, in-8º. « Votre ouvrage, écrivait d’Alembert à l’auteur, est le livre d’un philosophe vertueux et citoyen. » II. Théorie de l’ame des bétes, 1780, nouvelle édition, 1790 ; III. Questions philosophiques sur la religion