Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/47

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seigne les moyens de faire de l’or ; mais le savant Tiraboschi nie qu’il y ait parlé sérieusement, et qu’il ait cru à ce prétendu art. On dit cependant que Léon X, à qui il dédia ce poëme, lui fit donner une grande bourse vide, en lui disant que celui qui savait faire de l’or n’avait besoin que d’une bourse pour le mettre. Augurello fit des odes, des élégies, des vers ïambes, des discours, qui ont été vivement critiqués par Jules Scaliger, mais où l’on remarque cependant un mérite au-dessus du commun. L’auteur se montre un des plus heureux imitateurs des anciens. Ces poésies furent imprimées à Vérone, 1492, in-4º, et à Venise, 1505, in-8º. Son poëme de la Chrysopée parut à Bâle, 1518, in-4º ; Anvers, 1582, in-8º, et a été réimprimé dans la Bibliotheca chemica curiosa, de Mauget ; il a été trad. en vers français par François Habert, Lyon, 1548, in-16 ; Paris, 1628, in-8º. Il écrivit aussi un livre intitulé Geronticon, ou de la Vieillesse, dédié à son disciple Pierre Lippomano, depuis évêque de Vérone. G—é.

AUGUSTE (Caïus Julius Cæsar Octave), originairement appelé Caïus Octavius, était fils de Caïus Octavius, et d’Attia, fille de Julia, sœur de Jules César. La famille des Octaviens était originaire de Vellétri, dans le pays des Volsques. La branche dont sortait Auguste était riche, et tenait à l’ordre des chevaliers. Son père fut le premier qui s’éleva jusqu’à l’ordre des sénateurs. Ce dernier, après avoir été préteur, alla en Macédoine, où il acquit de la réputation dans les emplois civils et militaires. Octave, qui est le sujet de cet article, naquit pendant le consulat de Cicéron, l’an de Rome 689, le 23 septembre de l’an 62 avant J.-C. Il perdit son père pendant son enfance. Par les soins de sa mère et de L. M. Philippus, qu’Attia avait épousé en secondes noces, le jeune Octave reçut à Rome une très-bonne éducation, et fit de tels progrès dans l’art de parler, le plus utile et le plus important de tous dans une république, qu’il prononça publiquement l’éloge funèbre de sa grand’mère Julia, n’ayant encore que douze ans. Son jugement prématuré, et la circonspection de sa conduite, lui attirèrent la faveur de son grand-oncle Jules César, qui annonça le dessein de l’adopter, dans le cas où il n’aurait point d’enfants. Il l’aurait même emmené avec lui en Espagne, pour qu’il apprît l’art militaire sous ses ordres, dans la guerre contre le fils de Pompée, si Attia ne l’eût retenu, sous prétexte qu’il était d’une santé faible. Il se trouvait à Apollonie en Epire, où il étudiait l’éloquence, sous le fameux rhéteur grec Apollodore, lorsqu’il apprit en même temps la nouvelle de la mort tragique de son oncle, et de son adoption par ce dernier. Malgré les timides avis de ses amis, il mit à la voile pour l’Italie, afin de connaître sur les lieux mêmes l’état des choses, et de poursuivre, ainsi que l’occasion s’en présenterait, les espérances que lui donnait l’adoption de Jules César. En débarquant à un petit port près de Brindes, il fut visité par une députation des soldats vétérans réunis en cette ville. Conduit en triomphe, et proclamé l’héritier et le vengeur de César, il déclara solennellement son adoption, et prit le nom de son oncle, en y ajoutant celui d’Octave. Il se mit à la tête des vétérans, intercepta, pour son propre usage, le tribut que les provinces au-delà de la mer envoyaient à la capitale, ainsi que tout l’argent qui appartenait à l’état dans la ville de Brindes, et marcha ensuite vers Rome, en traversant la Campanie. Il