Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 50.djvu/393

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WER n’allait pas à tâtons , comme un homme qui marche dans les ténèbres : il jugeait d’après des principes fermes < t inébranlables , ce qu’avant lui on n’avait point fait parmi nous. Il considérait la pof^sie allemande sans préjuge ; il disait la vérité, sans rechercher ni faveur ni applaudissement. Ses épigrammes sont dirigées contre nos poètes , contre le bel-esprit, qui dominait alors. On peut assurer qu’il fut un des premiers réformataurs du goût, qui de son temps ne consistait parmi nous qu’en une puérile imitation des Français et des Italiens. » — Ramier dit, dans ^es Noui’elles crit. : a Wernicke avait étudié les anciens ; il était versé dans la littérature des Anglais , des Français et des Italiens : il aurait pu s’exercer dans tous les geines de poésie. N’étant pas capable de supporter un long travail, il lui a plu de ne se montrer que dans un genre qui cependant annonce le philosophe accoutumé à réfléchir sur les secrets du cœur humain. Ses épigrammes naïves, piquantes, fixent l’attention du lecteur. On les relit ; on ne les quitte qu’après les avoir apprises par cœur. » — La Nouvelle bibliothèque des belleslettres , annonçant l’édition de Wernicke ^ publiée parRamler, dit : «Wernicke s’était créé lui-même ; il avait < tudié les anciens et les modernes. Ses voyages et certaines positions heureuses dans le monde avaient contribué au développement de ses belles facidtés. Ses écrits font voir que sans co|)ier, il puisait dans son cœur cl dans le fonds de ses observations. Sa gaîté et une certaine causticité le dirigèrent vers l’épigramine.» — Hottiiigf ; r,dans son Parallèle des poètes allemands avec les Grecs et les Romains , dit : « Après Hagedorn et flaller, nous ayons vu paraître par-WER 383 mi nous les plus grands poètes dans tous les genres. Dans celui de l’cpigramme, nous plaçons avant les autres Logau et Wernicke. Le premier a plus de (inesse, celui - ci plus de poids et de force. Il est toujours égal à lui - même ; et si l’un d’eux mérite d’être appelé le Martial allemand, c’est assurément Wernicke, Il n’a point , il est vrai, le ton léger, facile, varié, du poète romain ; mais sa pensée est beaucoup plus énergique. » Lessiug lui a aussi donné de grands éloges. Selon Kutlner ( Caractères despoètes allemands ) , « l’esprit de Martial reposait dans Wernicke ; et celui-ci a l’avantage qu’on peut le lire sans rougir , sans rencontrer une expression libre ou à double sens. Il avait scruté les mystères du cœur humain beaucoup pi us profondément que Logau ; et ayant vécu dans les rangs élevés de la société , il a un tact qui manque à celui - ci. »> On trouve les principales Epigrammes de Wei^nicke dans les recueils de littérature et les Anthologies de Joèrden , de Schutz , de Haug et de Weisser. G — Y.

WERNSDORFF (Gottlieb), philologue, naquit, en 1668, à Schœnefeld, dans la Saxe. Ayant achevé ses études à l’académie de Wittemberg, il embrassa la carrière évangélique, et fut pourvu d’une chaire de théologie, qu’il remplit avec une rare distinction. Les premières dignités ecclésiastiques devinrent la récompense de ses talents et de son zèle pour la religion réformée. Il mourut le 1er. juillet 1729. Wernsdorff était un des partisans les plus zélés de l’orthodoxie protestante, et eut de fréquentes disputes avec un de ses confrères qui voulait rétablir l’union entre les églises reformées. Outre