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ont prétendu que madame d’Albany s’était unie par un mariage secret à Alfieri, et que, après la mort de ce poète, elle avait épousé M. Fabre (Voy. Stuart, XLIV, 102). Ce dernier fait est démenti par M. Fabre lui-même, qui regarde le premier comme également controuvé. Il déclare que les papiers de la comtesse et d’Alfieri, qu’il a en sa possession, ne laissent apercevoir aucune trace de ce mariage.M—a.


ALBENAS (J.- Joseph, vicomte d’), né a Sommières, près Nîmes, en 1760, fut officier au régiment de Touraine, et fit en cette qualité la guerre de l’indépendance américaine. Il était retiré du service à l’époque de la révolution, dont il adopta les principes ; il fut promu à diverses fonctions publiques, et nommé en 1803 conseiller de la préfecture du Gard. Il est mort à Paris en 1824. On a de lui I. Essai historique et poétique de la gloire et des travaux de Napoléon Ier, depuis le 18 brumaire an viii jusqu’à la paix de Tilsitt, Paris, 1808, in-8º. II. Dénonciation formelle, spéciale, relative aux maisons de jeu, Paris, 1814, in-8º de 16 pages. III. Fragments poétiques sur la révolution française, dédiés au roi, Paris, 1815, in-4º de 4 pag. ; réimprimés en 1822, Paris, in-8º de 8 pag., sous le titre d’Épitre à la chambre des députés, contenant un précis épisodique de la révolution française jusqu’aux cent jours. IV. Dissertation sur les indemnités, ou restitution à faire aux émigrés sans porter atteinte à la charte, et sans aggraver le poids de la dette publique, etc., Paris, 1818, in-8º de 24 pages. — Son fils aîné, M. le lieutenant-colonel d’Albénas, est l’auteur des Ephémérides militaires depuis 1792 jusqu’en 1815, par une société de gens de lettres et de militaires, Paris, 1818-1820, 12 vol. in-8º. Z.

ALBERGATI-CAPACELLI (le marquis François), sénateur de Bologne, naquit dans cette ville le 29 avril 1728. Il fit ses premières études dans la maison paternelle, sous les plus illustres savants, entre autres Zannotti, Manfredi et Taruffi. Ses goûts le portèrent dès sa jeunesse, vers les compositlions dramatiques et la déclamation théâtrale. Il avait établi dans son palais, à Bologne et à sa maison de campagne, où il passait une partie de l’année, un théâtre sur lequel il donnait, avec ses amis, des représentations des meilleures pièces de l’Italie et de celles de quelques auteurs français qu’il traduisait lui-même. Il fut très-lié avec Goldoni ; et il entretint une correspondance littéraire avec les hommes les plus remarquables de son siècle, tels que Voltaire, Fontenelle, Alfieri, Cesarotti, etc. La nature l’avait doué de grands talents ; il fut non-seulement un auteur dramatique élégant, correct et quelquefois sublime, mais encore un acteur judicieux, plein d’esprit et de vivacité, au point qu’on le nomma le Garrick de l’Italie. Sa comédie du Prisonnier fut couronnée par la députation de Parme[1] et il obtint le grand prix, qui était une médaille d’or. C’est à lui qu’on doit la suppression au théâtre italien de l’usage si ridicule et si peu vraisemblable des masques. Albergati contracta fort jeune une union assortie à son rang ; mais, bientôt las d’une épouse digne de plus d’égards, il l’aban-

  1. En 1770, le duc de Parme proposa un prix pour les meilleures compositions théâtrales : le concours, qui finit en 1778, a produit plusieurs bonnes pièces.