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alla vivre dans la retraite à Gémenos. Il en sortit encore après le second retour du roi pour reprendre ses fonctions ; et il les quitta de nouveau le 17 août de la même année en vertu d’une ordonnance royale qui le créa pair de France. Il reçut alors du roi Louis XVIII, qui avait été autrefois accueilli dans sa belle terre de Gémenos, une lettre très-flatteuse. C’est dans cette terre qu’il est mort le 3 septembre 1829. M—dj.

* ALBERTI (Jean). I, 426. V. Widmanstadt, L, 495. — C’est le même personnage.

ALBERTRANDY (Jean-Chrzciciel ou Chrétien), prélat et historien polonais, naquit à Varsovie en 1731, et entra a l’âge de 16 ans dans la société de Jésus. Après avoir enseigné douze ans dans les maisons de Pultusk, de Plock, de Nieswiez et de Wilna, il fut appelé par Joseph Zaluski, qui le nomma son bibliothécaire et le chargea du classement de ses livres. En 1764. l’archevêque-primat Lubienski lui confia son neveu, Félix Lubienski. Après avoir dirigé les études de ce jeune homme, Albertrandy l’accompagna dans ses voyages, notamment en Italie. Le jeune Lubienski offrit au roi Slanislas-Anguste, en 1775, la collection d’anciennes médailles qu’il avait recueillies en Pologne et dans ses voyages : le monarque l’ayant apprécié, le nomma son lecteur et directeur de son cabinet d’antiquités. Albertrandy, admis à l’intimité du prince, lui parla des documents de l’histoire de Pologne qui se trouvaient dans les bibliothèques et archives étrangères. Le roi le chargea de les rassembler. Albertrandy se rendit en Italie (1782), où pendant trois ans il fut occupé à transcrire dans la bibliothèque du Vatican et dans différentes archives tout ce qui se rattachait à l’histoire de son pays. Ces copies ou, comme il les appelait, ces excerpta, écrites de sa main, formaient une collection de cent dix volumes in-folio. Pendant l’époque malheureuse où les princes de la maison de Wasa commandèrent en Pologne, un grand nombre de livres, de diplômes et de manuscrits avaient été transportés en Suède. Par exemple, les jésuites de Braunsberg, en Warmie, avaient une riche bibliothèque ; Gustave-Adolphe en fit don à l’académie d’Upsal, lorsqu’en 1626 il se fut emparé de Braunsberg. Albertrandy, revenu de l’Italie, alla en Suède pour y faire le même travail. Admis dans les bibliothèques et dans les archives de Stockholm et d’Upsal, mais sans avoir pu obtenir, comme en Italie, la permission de prendre des copies, il passait la journée à lire attentivement, et en rentrant chez lui il faisait ses excerpta. Doué d’une mémoire très-heureuse, il pouvait mettre sur le papier tout ce qu’il avait lu. Ainsi il composa une nouvelle collection qui, jointe à ce qu’il avait recueilli en Italie, formait un manuscrit de deux cents volumes in-folio. Ces richesses étant déposées dans la bibliothèque du roi de Pologne, Naruszewicz et Albertrandy en ont fait usage pour les travaux qu’ils ont publiés sur l’histoire de ce royaume. De la bibliothèque du roi la collection passa entre les mains de Thadée Czacki, qui l’acheta pour la bibliothèque du gymnase de Krzémieniecz en Wolhynie, où elle doit se trouver aujourd’hui. Le prince Adam Czartoryski a aussi acquis, pour sa bibliothèque de Pulawie, un grand nombre de diplômes qui ont rapport à l’histoire de Pologne. Stanislas-Auguste, voulant témoigner sa