Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/44

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5* CLE désir désordonné d’amasser des richesses. Cette improbation solennelle semblait tomber plus parliculicrement sur la conduite du jésuite Lavallctf e , dont la scandaleuse affaire commençait à retentir dans les tribunaux de France, et entraîna la perte de l’ordre entier dans ce royaume. CléraentXlIIdonna l’investiture du royaume de Naplcs au roi Ferdinand , avec donation à lui et à ses successeurs, dans la même forme qui avait été observée par Clément XI , en faveur de Charles VI. Il confirma aussi de nouveau , et approuva la lettre encychque de Benoît XIV , au sujet de la constitution Unigemtus ( To^r. Benoît XIV ). 11 fit procéder à la béatification du vénérable Alfonse Rodrigucz, delà société de Jésus, et à celle du vénérable évêque Jean de Palafox. Le 2 septembre 1762., il fit procéder, par le tribunal de l’inquisition , à la condamnation de r£m{7edcJ.-J. Rousseau ; il fil déclarer l’ouvrage impie , hérétique , et la lecture en fut détendue sous peine d’excommunication. Ces premières années du pontificat de Clément XIII ne sont ni susceptibles de reproches , ni indignes d’éloges ; les dernières furent moins heureuses et moins satisfaisantes. En 1764, I n05 , 1 766 , la discite et les autres désastres qui aflligènnt l’ilahe donji ( ;rcnt beaucoup d’embarras au pape. II fit des règlements pour soulager la misère du peuple ; il fut obligé, pour acheter des gratins de l’étranger, de tuer de g^Mudes sommes du trésor de Sixte V, déposé au château St.- Ange. Il ordonna des prières publiques, et fit faire des processions , qu’il suivit lui-même à pied. Il interdit les spectacles , et toute espèce de divertissements pendant un hiver entier. Des erreurs politiques se mêlèrent aux calamités de la nature. Eu 17O8, la question tant de fois agitée au sujet de la souverair CLÉ nctc de Parme , se réveilla à l’occasion d’un ministre de ce duché , qui attaquait les droits régaliens.ClémentXlU lança un monitoire, où il fit rcvivrç sans ménagement les prétentions anibitieuses de quelques-uns de ses prédécesseurs. Les cours de France , d’Espagne et des Dtux- Si.-ilcs témoignèrent leur mécontentement. La France se saisit d’Avignon, Naplcs s’empara de Bénévent ; le monarque espagnol déclara que c’était à tort que le pape fondait ses droits sur la buiie In cœnd domini, attendu qu’elle n’avait jamais été reçue dans aucun état catholique. L’aifaire des jésuites ne causa pas des chagrins moins violent^ à Clément XIU. Cette société venait d’être proscrite en Portugal et en France. Le pape eut l’imprudence de choisir ce moment pour émettre la bulle dite Apostolicam , qui confirmait les jésuites dans leurs privilèges, les justifiait dans tous les points , et faisait l’éloge le plus pompeux de leur zèle, de leurs services et de leurs tar lents. Ce procédé révolta les parties intéressées. Le souverain pontife pouvait sans doute cherchei’ à faire absoudre la société entière des torts ou des excès de quelques individus ; mais une déclaration aussi tranchante, aussi absolue que celle de la bulle en question, était une espèce de manifeste contre la volonté et les intérêts des puissances laïques, dont les resscnlimeuts ne fi eut que s’accroître. Les maisons de Bourbon et celle de Br^r gance n’en insistèrent que plus vivement pour obtenir la suppression de cet ordre reh| ;icux. Clément XUI , obligé de céder, avait indiqué un consistoire à cet eirot, pour le 5 févrie*- ,^69 ; mais dans la nuit même U mourut presque subitement, Pmter omnium expcclationem, dit Clcmeut XIV , daus 3a bulle de suppression-