Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/50

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38 CLÉ statue dans l’église de Notre - Dame. « Une bande de ligueurs et de ligueuses , dit l’Étoile , qui avaient » fait partie d’aller à St.-Cloud par 5) dévotion et vénération des cendres ■» de frère Clément , qu’ils révéraient » comme nu nouveau saint et martyr, » comme ils revenaient en bateau , 3> rapportant des cendres de ce jaco- 3) bin ( le 24 août i589 )> ^^^ ’^'ii* 5) bateau submergé , et ne réchappa 3) un seul des dix-huit qui étaient de- 3> dans. » On lit dans La Faille , qu’on iit à Toulouse, pour Jacques Clément, un service auquel assistèrent tous les corps de la ville , et que l’oraison funèbre du parricide fut prolioncée par le provincial des Minimes. Le P. Fabre rapporte dans sa continuation de YHistoire ecclésiastique de Fleury , et de Tbou l’avait dit avant lui , que , le 1 1 septembre 1 589 , Sixte V fît dans un consistoire l’éloge do Jacques Clément, et le mit au-dessus de Judith et d’Eléazar , en ajoutant que ce grand exemple avait été donné afin que chacun connût la force des jugements de Dieu. On répondit à cet étrange panégyrique par un livre intitulé : Jfnti- ■Sixtus , et par un discours français qui a pour titre : le Fulminant. Les Î"acobins , qui avaient d’abord célébré ’acte héroïque de Jacques Clément , « bienheureux enfant de S. Dominique et saint martyr de J.-C. , » prétendirent dans la suite que l’as- .^assin de Henri III n’était pas un dominicain , mais un soldat ligueur , ou même un huguenot déguisé. Le parlement de Paris rechercha , en 1 694 , les complices de Jacques Clément Sous prétexte de celte complicité, le duc d’Aumalc fut ccartelé en effigie. ( Foyez Aumale. ) Laduchesse de Montpensicravait aussi pris la fuite ; elle fut comprise dans C L É l’édil d’abolition qu’obtint le duc de Mayenne en iSgô. C’est à cette époque que cessa le culte impie de Jacques Clément. Le jésuite Commclet , prêchant eu i593 son fameux sermon : Il nous faut un Aod, etc. , l’avait rais au nombre des anges j Boucher l’avait loué en 1 594 , dans son Jfpologie pour Jean Chdtel ; le P.Gurgnard le mettait aussi au nombre des martyrs. « Telle était , dit le continuateur de Fleury, la force des préjugés » qui régnaient alors. » Mais l’on vit depuis Mariana , dans son fameux traité De rege et régis institutione , pubhé en 1599, se faire, en quelque sorte, l’apologiste de ce moine , chargé aujourd’hui de deux siècles d’exécration. V — VE. CLÉMENT ( Claude ), né à Ornans, petite ville de Franche-Comté, vers 1 594 , entra dans l’ordre des jésuites en i6ia. Il professa les humanités et la rhétorique, d’abord à Lyon et ensuite à Dôle. Sa réputation le fit appeler à Madrid , où il enseigna les antiquités grecques et latines , au collège fondé par Philippe H. Il mourut en celte ville en ïQf^’i. On a de lui les ouvrages suivants : I. Ecclesiœ Lugflunensis christiana siinul ac huma’ na majestas , Lyon , 1628, in-S". C’est un discours qu’il prononça au collège de Lyon , en 1 622 , à la rentrée des classes. II. Clemens IF , erudiiione , vitœ sanctimonid , rerum gestarumglorid et poniificatumaximuif, Lyon, i(3i5 et i6’J !/j, in- 12. C’est moins une histoire du pape Clément IV, que son panégyrique. Ou trouve à la suite l’éloge de Rodolphe de Chevriers, cardinal-évêque d’Albano. U n’y a pas eu deux éditions de cet ouvrage, et les exemplaires ne différent que par le frontispice : ].3Iusei, i/W hihliothecœ tam pri>atœ quàm pithlicx extructio , iiistructio j, cura.