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aux auteurs de la rébellion et aux complices de l’assassinat de Loulé. Exilé du royaume, il se rendit en Italie, d’où il revint en 1826, après la mort de Jean VI, et chercha à rentrer en Portugal en vertu de l’amnistie générale que don Pedro venait d’accorder pour tous les délits politiques. La régente et ses ministres lui ayant défendu de débarquer, il se rendit en Angleterre, où il mourut d’une attaque d’apoplexie vers la fin de 1826. C-o.


ABRANTES (duc et duchesse d’). Voyez Junot.


ABRESCH (Frédéric-Louis), né le 29 décembre 1699, à Homhourg, où son père, était bailli, occupa la même charge à Braunfels. Il existe une colonie française dans un village de ce comté nommé Dabhausen ou Taubhausen, près de la petite ville de Greifenstein ; Abresch y fut envoyé à l’âge de treize ans, pour être instruit dans la langue française, et il y fit tant de progrès, qu’en sept mois on aurait cru que c’était sa langue maternelle. De retour chez son père, il s’appliqua à l’étude des langues latine et grecque, Comme son père le destinait à la théologie, il l’envoya au collège de Herborn, petite ville de la principauté de Nassau-Dillenbourg, où il suivit, pendant deux ans, des cours de philosophie, de langue hébraïque et de théologie. En 1720, il se rendit à l’université d’Utrecht, où les leçons du célèbre Arnold-Drakenborg et de Charles-André Duker lui inspirèrent un goût si décidé pour la littérature ancienne, qu’afin de s’y consacrer exclusivement, il renonça à la théologie. À la fin de 1723, il avait terminé ses études à Utrecht, et il voulait encore suivre les cours de l’université de Leyde, lorsqu’il fut nommé vice-recteur du collège de Middelbourg. En 1725, il fut promu à la place de recteur au même collège, et, en 1741, il passa à celui de Zwol dans l’Over-Yssel, et y occupa le même emploi jusqu’en 1782, époque où il mourut, à l’âge de 82 ans. Ce fut à Middelbourg qu’Abresch commença à se faire connaître par des articles critiques sur divers auteurs grecs, insérés dans le recueil qui paraissait alors à Amsterdam, sous le titre de Miscellaneœ Observationes criticæ in auctores veteres et recentiores. Ces articles sont fort estimés ; en voici l’indication : Spicilegia in Herodotum, Thucydidem et Xenophoniem (Misc. Obs. 3, t. 1, p. 141-152 ; t. 2, p. 302-308 ; t. 3, p. 426-432). Animadversiones ad Hesychii quœdum loca (ibid. 5, t. 1, p. 81-111 ; t. 2, p. 79-100 ; 6, t. 1, p. 269-291 ; t. 2, p. 297-411 ; 7, t. 2, p. 203-307 ; 10, t. 1, p.1-10 ; Misc. Obs. nov., t. 1, p. 63-90). Ces notes et observations sur Hesychius se trouvent aussi dans la belle édition de cet auteur faite par Jean Alberti. Vindiciæ et Conjectura-in Aristidis hymnos in Jovem et Minervam (Misc. Obs. 5, t. 2, p. 225-245). Addenda et corrigenda in observat. ad Aristidem (ibid. 5, t. 3, p. 100-102). Supplementi vocum omissarum Specimen in H. Stephani Thes. inguæ grœcœ (ibid. 8, t. 1, p. 179-189). C’est l’extrait d’un grand recueil qu’Abresch avait fait de mots grecs qui ne se trouvent pas dans le Thesaurus de Henri Étienne. Guillaume Otto Heitz, qui en parle dans sa Belga gracisans, cite plus de cent mots qu’Abresch avait rassemblés seulement pour la lettre A. Observata ad Æschyli-Prometheum vincium et scholiastes (ibid. 7, t. 3, p. 405-417 ). Prœtermissa in observalis ad Æeschyli Prometheum vinctum (ibid. 8, t. 5, 341-346). Ἐξέτασις epistolica de verbo ὑπερτίθεσθαι (ibid. 8, t.3 p. 347-352). Exercitatio critica ad I tim. 5, 8 (ibid. 9, t. 3, p. 430-438). Note in Xenophoniem Ephesium (ibid. 10, t. 2, p. 201-218 ; t. 3, p. 345-358 : Misc. Obs. nov. t. 3, p. 2-36 ; t. 6, p. 489-512). Ad viri clarissimi de quibusdam locis Flori epicrisin Animaverdsiones (Misc. Obs. nov., t. 6, p. 621-631). quelques-uns portent le nom de leur auteur. Les autres sont signés de la lettre H, qui signifie peut-être Homburgernsis, ou des lettres H. L., probablement Homburgensis Ludovici, ou de celles P. B. A. A. H, dont on ne connait pas bien la signification ; il y en a qui n’ont aucune signature ou qui portent le nom supposé de Petrobasilius. Abresch a encore publié les ouvrages suivants, qui sont tous du même genre., et donnent des preuves de l’étendue de ses connaissances philologiques et de son talent pour la critique ainsi que de son érudition et de l’étude profonde qu’il avait faite de la langue et de la littérature grecques : Animadversionum as Æschylum libri duo, accedunt adnotationes ad quœdam loca Novi Teslamenti ; Middelbourg, 1743, in-8o. On y trouve beaucoup d’observations neuves et utiles. Les deux livres sur Eschyle n’embrassent que cinq tragédies de ce poëte, mais il y éclaircit encore ces passages de beaucoup d’autres auteurs grecs. Viennent après cela les notes sur le Nouveau Testament, et ensuite une liste des mots-grecs employés par Eschyle, qui ont été mis dans le Thesaurus de Henri Étienne. On lui doit encore la meilleure édition des Lettres d’Aristote ; Zwol, 1749, in-8o. Abresch a joint à cette édition deux livres de notes critiques : il indique aussi les mots grecs qui se trouvent dans Aristenète, et qui ne sont pas dans le Thesaurus d’Étienne. Abresch publia, avec le secours de Jean-Jacques Reiske, avec lequel il entretenait une correspondance, des suppléments à ces Lectiones Aristœnicas, qui ont été imprimés à Amsterdam, in-8o, 1752, et un essai d’un plus grand ouvrage sur Thucydide qu’Abresch promettait alors de mettre au jour, et dont la première partie parut en effet à Utrecht, en 1755, in-8o sous ce titre : Dilucidutionum Thucydidearum Pars prima, et la seconde dans la même ville, en 1755. Cet ouvrage est très utile à ceux qui se livrent à l’étude de la littérature grecque, mais il offre plus de secours pour l’explication des divers auteurs dont il y est question, que pour celle de Thucydide même ; car Abresch n’a pas toujours été heureux dans les éclaircissements et les interprétations du texte de cet historien. La première partie comprend les deux premiers livres de Thucydide, la seconde embrasse les autres. Il a paru, en 1765, un Supplément à ces éclaircissements, avec la suite des observations sur Eschyle ; Zwol, 1763, in-8o. Abresch a aussi donné, en 1757, in-8o, une nouvelle édition, considérablement augmenté du Gazophylacium Gracorum, seu Methodus admirabilis ad insignem brevi comparandam verborum copiam, de Philippe Cattir, qui avait paru à Paris, en 1651. Cette édition a été réimprimée