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l’ennemi ; et, voyant les soldats de Torrejon prendre la fuite, il traversa au galop le village de Padornelo, cherchant à amener les fuyards à son parti ; mais au moment où il les haranguait, il reçut trois coups de fusil dans la poitrine, et expira en proférant ces mots : « En avant, mes enfants ! ne vous occupez point de moi ; vive la liberté ! » La junte déclara que ce général avait bien mérité de la patrie ; et, par imitation de ce qui s’était fait en France pour le grenadier de la Tour d’Auvergne, les cortès décrétèrent que le nom d’Acevedo serait conservé dans l’Almanach militaire, comme si ce guerrier existait encore, et qu’il continuerait à être inscrit sur les contrôles du régiment qu’il avait commandé. K.


ACHA (Maimoun-Ben-Cais), célèbre poëte arabe qui vivait vers la fin du 6e siècle ou le commencement du 7e, est auteur d’un poème si estimé des Arabes, qu’ils le mettent quelquefois au nombre des Moallacah. (Voy. Amrou-Ben-Cais.) Ce poëme ne se compose que de 64 vers. M. Sylvestre de Sacy en a donné l’analyse dans le t. 4 des Notices et Extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi. J-n.


ACHAB, roi d’Israël, fils et successeur d’Amri. Pendant son règne, qui fut de 22 ans, il surpassa en impiété tous ses prédécesseurs. Jézabel, son épouse, fille du roi de Sidon, femme impérieuse et cruelle, lui persuada d’élever un temple à Baal, d’offrir des sacrifices à cette divinité, et de consulter les oracles dans les bois consacrés aux faux dieux. Élie, chargé par le Seigneur irrité d’annoncer à Achab que tout son royaume serait frappé de trois ans de stérilité, fut exposé à ses persécutions, ce qui n’empêcha pas ce prophète de se présenter de nouveau devant le roi d’Israël, pour lui rappeler ses crimes et lui en prédire la punition. Ce fut en vain que ces tristes présages furent accompagnés de prodiges éclatants. Rien, ne put toucher le cœur d’Achab, ni le feu du ciel, descendu à la prière d’Élie, pour consumer la victime de ce prophète, sous les yeux de huit cent-cinquante prêtres de Baal, appelés pour faire éclater la gloire de leur dieu, et qui furent massacrés par le peuple, ni les deux victoires qu’Achab remporta, avec une poignée de soldats, sur Bénadab, roi de Syrie, qui était venu mettre le siége devant Samarie avec une armée nombreuse. Achab, dont les succès augmentèrent l’orgueil, poursuivit le cours de ses injustices, et, toujours excité par Jézabel, fit mourir Naboth, pour s’emparer de sa vigne et la réunir à ses jardins. Depuis ce temps, la vigne de Naboth est devenue parmi les Juifs un proverbe pour signifier une action injuste. Ce crime mit le comble à ceux dont le roi s’était déjà rendu coupable. Un prophète lui annonça qu’il en serait incessamment puni dans sa personne, dans sa famille et dans tout son peuple ; mais Achab détourna cet orage par sa pénitence. La vengeance dont il avait été menacé fut différée jusqu’après sa mort, et tomba sur Ochosias, son [ils et son successeur. Achab n’en fut pas plus docile à la voix de Dieu ; et ayant voulu déclarer la guerre au roi de Syrie ; contre l’avis du prophète, qui lui prédit qu’il périrait dans le combat, il crut pouvoir éluder cette prédiction en se déguisant ; mais ce stratagème fut inutile, et une flèche lancée au hasard lui donna la mort, l’an 898 avant J.-C. Il fut enseveli à Samarie, et des chiens léchèrent son sang, dans le lieu même où ils avaient léché celui de Naboth. Achab avait fait rétablir plusieurs villes et construire un palais tout garni d’ivoire. T-d.


ACHÆMÉNÈS, fils de Darius et frère de Xercès, commandait l’armée navale de ce dernier dans son expédition contre la Grèce. Ayant été chargé par Artaxercès de soumettre les Égyptiens qui s’étaient révoltés, il fut vaincu par eux et par les Athéniens qui étaient venus à leur secours, et perdit la vie dans le combat, l’an 469 avant J.-C. C-r.


ACHÆUS, poëte grec, natif d’Érétrie, fils de Pythodore, vivait, suivant Sarius, entre la 74e et la 82e olympiade, c’est-à-dire de 484 à 449 avant J.-C., et fut par conséquent contemporain d’Eschyle. Achæus était à la fois poëte tragique et satyrique ; il composa trente tragédies, selon les uns, et plus de quarante, selon d’autres. Toutes sont perdues, à l’exception de quelques fragments que Grotius a recueillis dans ses Fragmenta tragic. et comicorum grœcorum. Achaus ne remporta le prix de poésie qu’une seule fois. Ses pièces satyriques sont également perdues. Athénée en cite plusieurs. ─ Un autre poëte grec de ce nom, natif de Syracuse, et qui est cité par Suidas, composa aussi des tragédies qui sont également perdues. A-r.


ACHÆUS, fils d’Andromachus, frère de Laodicé, femme de Séleucus Callinice, s’attacha au service de Séleucus Céraunus, roi de Syrie, et l’aida à soumettre l’Asie en deçà du Taurus, dont les rois de Pergame s’étaient emparés. Séleucus ayant été assassiné, il vengea sa mort en faisant punir tous les coupables, et quoiqu’il lui eût été facile de se faire reconnaître roi par l’armée, il conserva le trône à Antiochus, frère de Séleucus, qui se trouvait alors à Babylone, et lui montra dans les commencements beaucoup de fidélité. Ce prince, en récompense, lui conféra le gouvernement de toute l’Asie Mineure. Sa grande élévation et ses succès éveillèrent l’envie : on l’accusa de songer à la couronne qu’il avait refusée, et il crut ne pouvoir trouver de salut que dans l’accomplissement du crime que lui imputaient ses ennemis. Antiochus se trouvant alors engagé dans une expédition contre Artabazane, qui avait soulevé les pays situés entre la Médie et le Pont-Euxin, Achæus crut qu’il ne reviendrait pas de cette guerre ; il prit le diadème (219 ans avant J.-C.), et se mit en marche pour s’emparer de la Syrie. S’étant aperçu que les troupes murmuraient et ne voulaient pas combattre contre leur légitime souverain, il les ramena dans l’Asie en deçà du Taurus, où il se fit reconnaître roi, et fit frapper de la monnaie en son nom : mais Antiochus ayant fait une trève d’un an avec Ptolémée Philopator, après la bataille de Raphia, revint avec toutes ses forces attaquer Achæus et le força à se renfermer dans Sardes, où il soutint un siége d’un an. La ville fut prise enfin, et Achæus se retira dans la citadelle. S’y trouvant étroitement.