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ADD

de 48 ans. Nous terminerons cet article par un trait qui peint et honore le caractère de cet homme illustre. Lorsqu’il épousa la comtesse de Warwick, elle avait un fils dont il voulut soigner l’éducation, mais qui répondit très-mal à ses instructions. Ce jeune homme se livra à tous les vices ou peuvent entraîner le goût du libertinage et le défaut de principes. Addison, se sentant près de sa fin, fit venir le jeune lord, et, le faisant approcher de son lit, lui donna encore quelques conseils paternels, et finit par lui dire d’un ton attendri : « J’ai désiré que vous assistassiez à mes derniers moments, afin que vous vissiez avec quel calme meurt un chrétien. » On a une belle édition des Œuvres d’Addison (Addion’s Works), Birmingham, Baskerville, 1761, 4 vol. in-4o. Le Spectator a été réimprimé en 1797, 8 vol. in-8o ; le Guardian, 1797, 2 volumes : les morceaux qui, dans ses deux derniers, sont signés du mot Clio, sont d’Addison ; le Tattler, 1797, 4 vol. Les traductions françaises sont : 1° Remarques sur divers lieu d’Italie faites en 1701, 1702, 1705, formant le 4° tome du Voyage de Misson, Utrecht, 1725, in-12. 2° Le Babillard, traduit par Armand de la Chapelle, 1734-35, 2 vol. in-12 ; 1737, 2 vol. in-8o. 3° Le Spectateur, traduit en partie par Jean-Pierre Moët, 1734-35, 9 vol. in-12 ou 5 vol. in-4o. 4° Le Mentor moderne, traduit par van Effen, Rouen, 1725, 2 vol. in-12 ; Amsterdam, 1727, 4 vol. in-12. 5° Le Free-Holder, ou l’Anglais jaloux de sa liberté, 1727, in-12. 6° Caton, tragédie ; l’abbé Dubos a traduit les trois premières scènes de cette pièce. Deschamps a fait un parallèle entre un Caton de sa composition et celui d’Addison. Boyer et Laplace ont l’un et l’autre donné une traduction de cette tragédie. M. Dampmartin en a donné une nouvelle à la suite de la Rivalité de Carthage et de Rome, 1792, 2 vol. in-8o. Chéron-Labruyère en a donné une imitation en vers français et en 3 actes, 1789, in-8o. 7° Remarques sur le Paradis perdu de Milton, traduit par Dupré de St-Maure ou Boismorand, par. Barrett ; et à la tête de la traduction de Milton, en vers français, par Delille. 8° De la Religion chrétienne, traduit par G. Seigneux de Correvon, Lausanne, 1757, 2 vol. in-8o ; Genève, 1772, 3 part. in-8o. 9° Dialogue sur les Médailles, traduit par Jansen, dans les deux volumes in-8o de l’Allégorie, publiées en 1799. La Vie d’Addison, par Johnson, a été traduite par Boulard, avec celle de Milton, Paris, 1805, 2 vol. in-18. L’on a encore celle de des Maizeaux, en anglais, Londres, 1733, in-12. On a imprimé à Yverdun, en 1777, l’Esprit d’Addinon, ou les Beautés du Spectateur, du Babillard, du Gardien, 3 vol. in-8o ; et à Paris, en 1803, les Beautés du Spectateur, en anglais et en français, in-12. On a publié à Londres, Addisoniana (en anglais), 1804, 2 vol. in-8o. S-d.


ADDY (William), auteur anglais, né au commencement du 17e siècle, a publié Vetus et Novum Testamentum anglicum, litteris tachygraphicis impressum, Londres, 1627, in-16 ; Méthode sténographique, ou Art d’écrire par abréviation, Londres, 1695, in-B°. On a beaucoup écrit en Angleterre sur cet art d’abrévation, parce qu’il y est d’un usage fréquent et important. Ce sont les premiers essais d’un art très-commun en Angleterre, et que le gouvernement constitutionnel a aussi rendu très-utile dans d’autres pays. S-d.


ADEL, ou ADIL, roi de Suède, régnait dans le 6e siècle. Considérant comme un devoir de venger la mort de son père qui avait péri dans une bataille contre les Danois, il attaqua leur pays par mer. Après une bataille sanglante, qui dura trois jours, Jarmerick, roi de Danemark, obtint, la paix en épousant la princesse Swavilda, sœur d’Adel ; mais ce mariage, loin de cimenter l’union des deux peuples, fut l’occasion d’une guerre encore plus terrible. Swavilda, accusée d’entretenir un commerce criminel avec Broder son beau-fils, fut condamnée à être mise en pièces par des chevaux sauvages, Adel, à cette nouvelle, fit une irruption en Danemark, assiégea Jarmerick, le fit prisonnier, lui enleva ses trésors, et le fit périr dans les supplices. Il réunit ensuite plusieurs provinces du Danemark à la Gothie ; et, laissant ce royaume sous la domination de Broder, fils de Jarmerick, il obligea ce prince à payer un tribut annuel à la Suède : à son retour, Adel triomphant offrit en action de grâces des sacrifices aux dieux d’Upsal, et, comme il faisait à cheval le tour du temple, il tomba, se démit les vertèbres du cou, et mourut après 6 ans de règne. Le trône de suède fut ensuite occupé par Ostan, ou Eisten. B-p.


ADÉLAIDE, impératrice, était fille de Rodolphe II, roi de Bourgogne, l’un de ceux qui disputèrent le royaume d’Italie à Hugues, comte de Provence. Ces deux rivaux, ayant fait la paix en 933, convinrent qu’Adélaïde épouserait Lothaire, fils de Hugues. Cependant ce mariage ne s’effectua qu’en 947, lorsqu’Adélaïde fut parvenue à sa seizième année : en même temps, sa mère Berthe, veuve depuis dix ans, épousa Hugues lui-même. Le mariage d’Adélaide avec Lothaire fut empoisonné par des craintes et des chagrins continuels. Bérenger, marquis d’Ivrée, avait pris les armes contre Hugues, et l’avait forcé de résigner la couronne à son fils ; mais il n’était point satisfait de cette première révolution : il voulait régner lui-même, et l’on croit qu’il fit empoisonner Lothaire en 950, Alors il se fit couronner sous le nom de Bérenger II ; en même temps, il voulut faire épouser Adélaïde à son fils Adalbert ; et cette princesse s’y étant refusée, il la fit enfermer au château de Garda, au bord du lac de même nom. Retenue au fond d’une tour, elle n’y avait qu’une seule femme pour la servir ; mais sa beauté, sa sagesse et sa piété lui avaient gagné tous les cœurs, et quiconque l’avait connue ne songeait qu’à l’arracher à cette affreuse captivité. Un prêtre, nommé Martin, réussit enfin à creuser un souterrain qui pénétrait jusque dans la tour, et à faire évader la reine avec sa suivante. Il les conduisit à l’autre extrémité du lac de Garda ; et n’osant se confier à personne, il les cacha parmi des roseaux, les nourrissant du poisson qu’il péchait lui-même dans le lac. Pendant ce temps, Alberto Azzo, seigneur de Canosssa, qui d’avance avait été prévenu par le prêtre.