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AAR

cle. Il était docte interprète de la loi, habile théologien, et l’un des plus illustres écrivains de sa secte. Le rabbin Mardochée, caraïte, dans son livre intitulé Dod Mordachai, ou Notice sur les caraïtes, que Wolfius a publiée avec une version latine, le vante encore comme grand philosophe et cabaliste, comme un homme plein d’honnêteté, d’amour pour la vérité, et vénère ses écrits comme prophétiques et divins. Ceux qui subsistent sont 1° un Commentaire sur le Pentateuque, intitulé Machvar, Choisi, qui en effet, dit le docteur Rossi, est choisi, précis, excellent, grammatical et littéral, mais quelquefois allégorique, subtil et obscur ; 2° Commentaire sur les premiers prophètes, c’est-à-dire, sur les livres de Josué, des Juges, de Samuel, et des Rois ; 3° Commentaire sur Isaïe et sur les Psaumes ; 4° Commentaire sur Job : ces quatre ouvrages n’ont pas été imprimés ; 5° Chelil Jofi, parfait en beauté, petit, mais excellent livre de critique sacrée et de grammaire, très-rare, imprimé in-8o à Constantinople, en 1384 ; 6° Seder Tefiloth, Ordre de prières selon le rite de la synagogue des caraïtes, Venise, 2 vol petit in-4o, 1528 et 1529. En 1713, les caraïtes essayèrent de le réimprimer à Venise, mais ne purent y parvenir. La part qu’eut Aaron dans cette espèce de bréviaire caraïte fut d’avoir indiqué l’ordre dans lequel se trouvent toutes les prières relatives aux fêtes et aux autres jours, et d’y avoir joint une préface, ainsi que ses Piutim ou hymnes sacrés, qui se trouvent dans la première partie de l’ouvrage. D-t.


AARON-ACHARON, fils d’Élias, rabbin, natif de Nicomédie, vivait vers 1346, et a composé différents ouvrages très-estimes de sa secte. Le premier est Etz Chaüm, l’Arbre de la vie, ouvrage philosophique et théologique qui expose les fondements de la religion et la vérité de la loi mosaïque, selon les idées des caraïtes. 2° Gan Eden, Jardin d’Eden, appelé aussi Sefer Mitzwoth, livre de préceptes. L’ouvrage contient, en 15 traités, tous les rites et préceptes des caraïtes. 3° Cheder Tora, Couronne de la loi, commentaire littéral, mais diffus, sur le Pentateuque. 4° Notser emunim, Gardien de la foi ; ce livre, en 11 chapitres, traite des fondements de la loi, et fut compose en 1346. Quelques-uns lui ont attribue un Commentaire sur Isaïe, qui n’est pas de lui, mais d’Aaron-Arsicon. D-t.


AARON (Pietro), né à Florence vers 1480, fut moine de l’ordre des Porte-Croix (Crosachieri) de cette ville, et chanoine de Rimini. On ignore la date de sa mort, mais on sait qu’il vivait encore en 1545, car il publia, cette année, l’un de ses ouvrages intitulé Lueidario in musica. On connait de lui : 1° Compendilo di multi dubbi segreti e sentenze, intorno at canto fermo a figurato, da molti eccellenti consumati musici dichiarate raccolte dell’ eccellenti e suinsato autore, frate Pietro Aaron dell’ ordine de Crosachieri, e delta inclita città di Firenze in Milano per Gio. antonio da Castiglione ; in-8o (sans date). Jean-Antoine Flaminio, ami de l’auteur, traduisit ce livre en latin et le publia sous ce titre : Libri un de Institutions harmonica editi a Petro Aaron Floreatino, interprete Jo. Ant. Flaaminio Forocorneligni, Bononia. 1516, in-8otrattato della nature a della cognizione di tutti gli Tuoni nol Canie Figurato, Venezia, 1525, in-fol. La deuxième édition est de 1527, in-fol. 3° Il Toscanello della muscica ; Venise, 1523, 1525, 1529, 1539 et 1562, in-fol. C’est le meilleur de ses ouvrages, et c’est celui où les règles du contre-point ont été le mieux exposées jusqu’à Jarlin. 4° Lucidario in musica di alcune opinioni antiche e moderne ; Venise, 1545, in-4o. On ne trouve dans les ouvrages d’Aaron qu’un développement de la doctrine de Tinctoris et de Gussorio ; mais ils sont précieux, parce qu’il y a mis beaucoup d’ordre et de clarté. F-t-s.


AARON DE BISTRICZ (Pierre-Paul), religieux de l’ordre de Saint-Basile, et évêque de Fogaras, principal des Grecs-Unis de la Transylvanie, se fit une réputation de sainteté par sa piété, et écrivit plusieurs ouvrages en langue valaque ; le plus connu de tous est celui qui a pour titre : Definitio et exordium sanctæ et œcumenicæ synodi florentinœ, ex antiqua grœco-latina editione desumpta ; Balastalvos, 1762, in-12. M-d j.


AARON-ABEN-CHAIM, rabbin, naquit dans la ville de Fez. Son vaste savoir, dont Aboab fait un grand éloge dans sa nécrologie, le plaça à la tête des rabbins de sa patrie vers le commencement du 17e siècle. Il fut aussi rabbin des synagogues d’Égypte. Le désir de livrer ses ouvrages à l’impression lui fit entreprendre, en 1609, le voyage de Venise, où il en publia quelques-uns. Il mourut peu après, laissant très-imparfait son Commentaire des pionniers prophètes. Ses ouvrages sont 1° un Commentaire sur Josué et les Juges, avec le texte sacré, sous le titre de Lev Aaron, Cœur d’Aaron, Venise, 1609, rare ; 2° Korban Aaron, l’Offrande d’Aaron, commentaire diffus et savant sur le Siffra, ancien commentaire sur le Lévitique. Il parut dans le même format et en la même ville, la mêmec année, et l’auteur y a inséré, sous le titre de Midoth Aaron, Qualités d’Aaron, un commentaire sur les treize façons dont le rabbin Ismaél interprète l’Écriture sainte. Il travailla encore à des commentaires sur le Siffri et le Melchita, etc. Tous ces ouvrages sont très-estimés des juifs. V-ve.


AARONOWICZ (Isaac), appelé aussi Isaac ben Aaron Prostytz, juif polonais, était imprimeur à Cracovie, où il mourut fort âgé, en 1629. On a de lui quelques ouvrages hébreux, relatifs à la religion juive. Les éditions les plus remarquables sorties de ses presses sont : 1° Le Talmud de Babylone, 13 vol. in-fol., une des meilleures éditions que nous avons de cet ouvrage ; 2° Sepher Mirwoth, 1550 ; 3° Agugda ou l’Abrégé du Talmud, 1571 ; 4 Proverbes de Salomon, en hébreu, avec une traduction allemande en regard, 1587 ; 5° le Pentateuque, en hébreu et chaldéen, enrichi de notes, 1587 ; 6° Talmud de Jérusalem, 1600 ; 7° la Bible en hébreu, avec des notes, par Raschi, 1610. À la même époque (1617 à 1627), Lévi Bar Abraham Kalonymus publia à Lublin, chez José Bar Israël Oesteiricher, une autre édition du Talmud babylonien, en 13 vol., d’après celle de Justinien de Venise ; il ne faut point la confondre avec celle d’Aaronowicz. L’imprimerie de celui-ci ; si florissante tant qu’il vécut, tomba