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AGA

surtout de l’art militaire. Il n’est pas sûr que l’ouvrage imprimé avec ce titre sous son nom, dans les Mathematica veteres, Parisiis, 1693, in-fol., et réimprimé dans le 7e vol. des Œuvres de Meursius, Florence, 1746, soit de Jules Africain. Il a été traduit par Guischardt, dans ses Mémoires militaires des Grecs et des Romains, 1758, in-4o. Nous avons encore de Jules Africain une version du livre d’Abdias de Babylone, intitulé : Historia certaminis apostolici,1566, in-8o. C-r.


AGANDURU (Roderic Moriz), missionnaire espagnol, vécut sous les règnes de Philippe III et de Philippe IV. La congrégation des augustins déchausses, dont il était membre, se distinguait par un grand zèle apostolique. Ces religieux eurent une grande part aux rapides, mais éphémères progrès de la religion catholique au Japon, et convertirent la nombreuse nation des Tagales, qui occupait la grande île de Luçon, et qui sont restés chrétiens jusqu’à ce jour. Aganduru fut choisi par ses confrères, en 1640, avec l’autorisation de Philippe IV, pour aller à Rome rendre hommage et prêter obéissance au pape Urbain VIII, e la part de ces nouveaux convertis. Il écrivit l’Histoire des conversions faites au Japon et aux Philippines, à laquelle il ajouta la relation détaillée de son ambassade religieuse. Cet ouvrage parut à Rome, et fut offert par l’auteur au cardinal François Barberini, archevêque de Reims, neveu du pape. Aganduru a laissé un ouvrage en 2 volumes, qui contient une histoire générale des iles Moluques et Philippines, depuis leur découverte jusqu’au milieu du siècle où il vivait. C-s-a.


AGAPET, diacre de la grande église de Constantinople, vivait vers l’an 527 de J.-C. Il adressa à l’empereur Justinien, lorsqu’il monta sur le trône, un ouvrage en 72 chapitres, intitulé : Charta regia, contenant des conseils sur les devoirs d’un prince chrétien. Cet ouvrage fut très-estimé, et donna à l’auteur une place parmi les meilleurs écrivains de cette époque. Il a été imprimé, pour la première fois, en grec et en latin, Venetiis, Zacharias Calliergi, 1509, in-8o ; on l’a souvent joint depuis aux Fables d’Ésope. L’édition la plus correcte est celle que Banduri en a donnée dans le recueil intitulé : Imperium orientale, Parisiis, 1711, in-fol., 2 vol ; La dernière édition est celle de Leipsick, 1733, in-8o, en grec et en latin, cura Jo. Aug. Grœbelii, avec des notes très-peu importantes. Louis XIII, dans sa jeunesse, l’avait traduit en français sur le latin. Cette traduction a été imprimée en 1612, in-8o, et plusieurs autres fois. C-r.


AGAPET Ier (Saint) fut élu pape vers le commencement de juin 535, et succéda a Jean II. Il était Romain de naissance et archidiacre de l’Église de Rome. L’Italie était alors soumise à la domination des Goths, mais les papes n’en étaient pas moins sous la protection des empereurs d’Orient, qui conservaient des prétentions sur des provinces autrefois dépendantes de l’empire romain. Les pontifes de Rome, souvent froissés entre ces deux puissances, étaient tour à tour leurs victimes ou leurs médiateurs : Théodat, roi des Goths, craignait que l’empereur Justinien ne songeât à reconquérir l’Italie, ce qui arriva effectivement quelques années après, sous le commandement de Bélisaire. Pour détourner en ce moment l’orage, Théodat envoya Agapet en ambassade à Constantinople. Le pape était alors si pauvre, qu’il fut obligé d’engager les vases sacrés de l’église pour fournir aux frais de son voyage. Ayant échoué dans sa mission politique, il tourna ses soins vers les affaires de l’Église, et parvint, malgré les intrigues de l’impératrice Théodora, à faire déposer le patriarche Anthyme, sectateur d’Entychés, et à lui donner pour successeur Mennas, qu’il sacra lui-même. Agapet mourut à Constantinople le 17 avril 536. Son corps fut rapporté a Rome, et inhumé dans la basilique de St-Pierre. On a quelques lettres de lui. Sa mémoire est honorée par l’Église latine le 20 septembre, et par les Grecs, le 17 avril. Il eut pour successeur St. Silvère. D-s.


AGAPET II, élu pape en 946, succéda à Marin II. L’histoire ne dit rien de son origine, et peu de chose de sa vie. L’Italie était alors troublée par l’ambition de plusieurs seigneurs puissants : Bérenger aspirait à la couronne ; le pape voulait lui opposer Othon, roi de Germanie, qui désirait, de son côté, recevoir d’Agapet la couronne impériale, et qui ne la tint que de son successeur. Ce pontife envoya aussi à Othon un légat, afin d’assembler un concile, qui se tint à Ingelheim, et où l’on jugea les différends entre Hugues, comte de Paris, et Louis d’Outre-Mer, et dans lequel on déposa Hugues du siége métropolitain de Reims qui avait été ôté à Artaud, à cause de sa fidélité envers son souverain légitime. Agapet mourut en 956, honoré pour ses vertus, regretté surtout pour sa bienfaisance. Il eut pour successeur Jean XII. D-s.


AGAR. Voyez Ismael.


AGARD (Arthur), né en 1540, a Foston, dans le Derbishire, fut d’abord clerc de l’échiquier, et devint, en 1570, deputy chamberlain auprès de la même cour, charge qu’il exerça pendant quarante-cinq ans. C’était un des membres les plus distingués de la société des antiquaires, qui exista à Londres depuis 1572 jusqu’en 1604. Il possédait une ample collection d’antiquités relatives à l’Angleterre : sa place lui en avait facilité la recherche. Il mourut à Londres le 22 août 1615, et fut inhumé dans le cloître de Westminster. On a de lui un discours qui est inséré dans Discourse on Parliaments, de J. Dodderidge, imprimé en 1658, et cinq autres discours qu’il a lus dans la société des antiquaires, et qu’on peut trouver dans la Collection of curious discourses written by eminent antiquaries upon several heads in English antiquities, de Thomas Hearne, Oxford, 1720, in-8o. Ces discours traitent de l’autorité de l’État, de la constitution de l’État, des personnes et des formes des hautes cours d’Angleterre, de l’antiquité des comtés (Agard attribue cette division au roi Alfred), de la mesure des terres en Angleterre : Agard y explique très-bien, d’après d’anciens manuscrits qui sont conservés à l’échiquier, le sens des mots solin, hida, carcucata, jugum, virgata, ferlingata, ferlinges ; — de l’autorité des privilèges des hérauts en Angleterre : il regarde cette institution comme con-