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AGE

il devint directeur de musique de la chapelle Apollinaire. Il se lia avec Viadana et apprit de lui la théorie de l’harmonie. De retour dans sa patrie vers 1650, il y fut nommé maître de chapelle de la cathédrale. Il mourut en 1640. On connait de lui : 1° Madrigali armoniosi a cinque e sei voci, Anvers, 1600, in-4o ; 2° Madrigalia a cinque voci, con un dialogo a sei voci ed un pastoral a otto voci, Anvers, 1602, in-4o. En 1607 Nicolas Stein, libraire à Francfort-sur-le-Mein, publia quarante-quatre motets latins de cet auteur à quatre, cinq, six, sept et huit voix, in-fol. On connait aussi de lui des messes à quatre, cinq et six voix, des psaumes à huit voix, Dialog. cencenius, à six voix. Tous ces ouvrages sont cites par Prætorius (Synt. Mus., t. 3, p. 138-139). Enfin une collection d’ouvrages d’Agazzari a paru sous le titre de Sertum Roseum, op. 14 ; Venise, 1619. Ce compositeur est compté parmi les écrivains sur la musique : il a publié, la Musica ecclesiastica dove si contiene la vera difinizione della musica come scienza, non piu veduiu, e sua nobilla, Sienne, 1638, in-4o. Quadrio dit que les ouvrages d’Agazzari sont au nombre de vingt-six, tous imprimés. Le catalogue de la bibliothèque musicale du roi de Portugal indique trois livres de motets de quatre à huit voix, Sacrœ Cantiones duob. et trib. voc., lib. 3. Eucharisticum Melos, plur. voc., op 20, et Madrigali armoniosi a sei voc., lib. 5, tous de la composition de ce maître. F-t-s.


AGELADAS, ou AGELAS, sculpteur célèbre, fut maître de Polyclète et de Myron ; il était d’Argos, et ses ouvrages étaient répandus dans toute la Grèce. Il avait fait pour la ville d’Egium deux statues de bronze, dont l’une représentait un Jupiter enfant, et l’autre un Hercule sans barbe ; et, pour celle de Tarente, des chevaux d’airain et des femmes captives ; Ithôme et Delphes renfermaient aussi plusieurs ouvrages de cet artiste. Pline dit positivement qu’Agéladas florissait dans la 87e olympiade, 432 ans avant J.-C. ; l’exactitude de cette date est encore prouvée par plusieurs autres passages de Pline et Pausanias, dans lesquels les principaux artistes de ce temps se trouvent nommés, comme émules, contemporains ou disciples d’Agéladas. Cependant une phrase de Pausanias semble contredire cette version. « Agéladas, dit-il, a fait le char de Cléosthènes d’Epidamne. » or, ce Cléosthènes a gagné le prix dans la 66e olympiade. La différence est de quarante-huit ans, mais le monument de Cléosthènes a pu être élevé longtemps après sa victoire, et les faits qui placent le sculpteur vers la 87e olympiade sont multipliés et positifs. L-S-e.


AGELET (Joseph le Paute d’). de l’Académie des sciences de Paris, naquit a Thone-la-Long, près Montmédii, le 25 novembre 1751. Il étudia l’astronomie sous Lalande. En 1773, il partit comme astronome dans l’expédition aux terres australes, commandée par M. de Kerguelin. Lorsqu’il se présenta à l’Académie ; en 1780, il offrit des journaux qui contenaient plus de seize cents observations sur les planètes, et un plus grand nombre sur les étoiles. En 1783, il composa des mémoires sur l’aphélie de Vénus, et su la longueur de l’année. En 1785, il partit de nouveau, comme astronome, dans l’expédition de la Peyrouse autour du monde, et périt dans ce malheureux voyage. B-t.


AGELLI ou AGELLIUS (Antoine), savant helléniste, religieux théatin, né à Sorrento, dans le royaume de Naples, se distingue dans le 16e siècle par son érudition et ses connaissances dans les langues savantes et les saintes lettres. Remarqué par le pape Grégoire XIII, il fut nommé membre de la commission chargé d’examiner la version des Septante et de surveiller l’édition que l’on en faisait à Rome. Il était en même temps inspecteur de l’imprimerie du Vatican, et c’était lui qui en dirigeait les travaux et qui était chargé de revoir sur de bons manuscrits les éditions que l’on y entreprenait. Cette imprimerie fit une grande perte, lorsqu’en 1595 il fut nommé à l’évêché d’Acerno. Pierre Morin déplore, dans la 21e de ses lettres, que l’on n’ait pas trouvé le moyen de récompenser ce savant d’une manière plus convenable à son génie, en le retenant à Rome. Agelli mourut dans son évêché, en 1608. Ses ouvrages, tous en latin, sont : 1° un Commentaire sur les Lamentations de Jérémie, avec une chaîne des pères grecs, Rome, 1589, in-4o ; 2° id. sur Habacuc, Anvers, Plantin,1597, in-8o ; 3° id. sur les Psaumes et les Cantiques, Rome, 1606 ; Cologne, 1607 ; Paris, 1611, in-fol. (voy. Rich. Simon, lettre 26, édit. 1730) ; 4° id. sur les Proverbes de Salomon, imprimés avec les opuscules d’Aloysius Novarini, Vérone, 1649, in-fol. ; 5" une édition grecque, avec la version latine par Agelli, des cinq livres de St. Cyrille d’Alexandrie contre Nestorius, Ronnie, 1607, in-fol. D’autres ouvrages d’Agelli sont restés manuscrits. C. T-y.


AGELNOTH (en latin Achelnotus), prêtre anglais, fils du comte Agilmaer, vivait sous le règne de Canut. En 1020, il fut fait archevêque de Cantorbéry. Dans un voyage qu’il fit à Rome, il rapporta, selon l’usage du temps, plusieurs reliques ; mais ce qui lui acquit plus d’estime, c’est le zèle avec lequel il employait son influence auprès de Canut pour réprimer les excès de ce prince. Lors des troubles qui suivirent la mort de Canut, Harold, en l’absence de Hardicanut, s’empara de tout le royaume. Agelnoth refusa de le couronner, alléguant que le dernier roi avait obtenu de lui la promesse de ne pas placer la couronne sur la tête d’un prince qui ne serait pas issu de la reine Emma. Ce fut a l’autel même qu’il fit ce refus, en l’accompagnant d’une imprécation contre tout évêque qui oserait condescendre à la demande de Harold. Ni prières ni menaces ne purent le faire changer de résolution, et il est douteux que la cérémonie du couronnement ait jamais eu lieu pour Harold. Agelnoth a écrit un Panégyrique de la Vierge ; une Lettre au comte Léofric sur St. Augustin, et des lettres à différentes personnes. D-t.


AGERIUS ou AGER (Nicolas), professeur de médecine et de botanique à Strasbourg, était contemporain et ami des deux frères Bauhin ; il leur a communiqué plusieurs plantes nouvelles qu’il avait observées. Depuis, en mémoire de cet auteur, on a désigné par le nom d’ageria une espèce du genre