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nommé Marc Maier, celui-ci donna a Lyon, en 1697, une nouvelle édition in-fol. du même ouvrage, sous ce titre : la Sieüio di Filippo Parute, descritta medaglie, e ristampata con aggiuna di Lionardo Agostini, hora in miglior ordine dispota da Marco Maier, arrichita d’una descrizione compendiosa di quelle famosa scola, etc. ; mais, malgré ces explications, et les détails historiques ajoutés par l’éditeur, cette édition est beaucoup moins estimée que celles de Paruta et d’Agostini. L’édition la meilleure et la plus complète est celle que Sigebert Havercamp en a faite en latin, à Leyde, 1723, en 3 volumes in-fol., avec des commentaires où il y a des recherches utiles ; ces trois volumes forment les 6e, 7e et 8e du Thesaurus Antiquitarum et Historiarum Siciliæ, de Jean-George Grævius et Pierre Burmann. 2° Le Genuine antiche figurate Lionardo Agostini, con le annotaxioni del sig. Gio. Pietro Ballori, première partie, Rome, 1636 et 1657, in-4o ; seconde partie, Rome, 1670, in-4o. Les deux parties ont été réimprimées ensemble à Rome, en 2 volumes in-4o, en 1686. En 1702, Dominique de Rossi en donna une édition augmentée, qui fut aussi imprimée à Rome, en 2 volumes in-4 ; et, en 1707, il en parut dans la même ville une 4e en 4 volumes grand in-4o, publiée, avec une foule d’additions, par Paul-Alexandre Maffei, sous ce titre : Gemme antiche figurate, date in luce de Domenico de Rossi, colle sposizioni di Paolo Alessandro Maffei, etc. Quoique cette édition soit beaucoup plus considérable que les précédentes, la première est celle que l’on estime le plus, à cause de la beauté des dessins dont elle est ornée. L’ouvrage d’Agostini a été traduit en latin par Jacques Gronovius, qui y a ajouté une savante préface : cette traduction a été publiée à Amsterdam, 1685, in-4o ; elle a été réimprimée à Franeker, en 1694, in-4o. Clément (Bibliothèque curieuse) ne parait pas avoir eu connaissance de l’édition de 1636 ; Chrétien Gottlieb Jœcher, Dictionnaire des Savants, attribue encore a Lionardo Agostini un autre ouvrage, intitulé : Consiglier di pace. C’est une erreur : cet ouvrage est de Lionardo Agosti. A. L. M.


AGOSTINI (le P. Jean Degli), biographe savant et laborieux, naquit à Venise, le 10 décembre 1701, d’une famille honorable. Il fut confié dans sa jeunesse à d’habiles maîtres sous lesquels il fit de rapides progrès dans les lettres. À peine âgé de seize ans, il composa dans le langage vénitien un Pronostic joyeux pour l’année 1741, et le fit imprimer, format in-16, eu gardant l’anonyme. Vers le même temps, il publia des stances sur la victoire remportée parle prince Eugène à Belgrade. Il annonçait un penchant décidé pour la poésie ; mais, séduit parle billant des Secentisti, qu’il avait choisis pour modèles, il n’aurait pu qu’augmenter le nombre déjà si grand des mauvais poëtes, si les ages conseils d’un de ses oncles manternels ne l’eussent détourné de cette carrière. Cet oncle était religieux de l’observance de St-François à Venise. Dans les fréquentes visites qu’il lui rendait, le jeune Agostini prit du goût pour la vie monastique. En prononçant ses ses vœux, il quitta le nom de Pierre-Marie, qu’il portait dans le monde, pour prendre celui de Jean, sous lequel il est connu. Envoyé par ses supérieurs à Corfou pour y faire son noviciat, il vint ensuite étudier la philosophie à Naples et la théologie à Padoue. À son retour, il professa la scolastique dans divers couvents de son ordre, jusqu’en 1730, qu’il fut nommé bibliothécaire du couvent della Vigna à Venise. Il ne tarda pas à montrer combien il était digne de ce nouvel emploi. Par ses soins, la bibliothèqye s’enrichit d’un grand nombre de bons ouvrages, et il en dressa le catalogue avec beaucoup d’exactitude. Doué d’une vaste mémoire, et notant d’ailleurs tout ce qu’il trouvait de remarquable dans ses lectures, il acquit promptement des connaissances très-variées. Il fut recherché des savants : parmi ceux avec lesquels il contracta des liaisons intimes, on nommera Mazzuchelli, le P. Costadoni et Marc Foscarini (voy. ce nom), depuis doge de Venise. Tous trois aimaient et cultivaient l’histoire littéraire ; et à leur exemple, le P. Agostini tourna ses études de ce côté. Il avait d’abord formé le projet de publier l’histoire de l’ordre de l’observance, dans la province de St-Antoine ; mais les obstacles que lui opposa la mauvaise volonté de ses frères le forcèrent d’y renoncer. Il entreprit alors l’histoire littéraire de Venise ; il l’abandonna, sur l’avis qu’Antoine Sforza s’en occupait, et que Sforza pouvait compter sur la coopération du savant Apostolo Zeno. Ne voulant pas rester oisif, il préparait une édition corrigée et augmentée des Scriptores ordin. minorum du P. Wadding (voy. ce nom) ; mais, sur ces entrefaites, Sforza mourut, et le P. Agostini revint à l’idée de donner à Venise une histoire digne de la célébrité de cette république. Cet ouvrage important, pour lequel il n’épargna ni soins ni recherches, l’occupa le reste de m vie. Il mourut dans le couvent della Vigna, en 1735, à 53 ans, âge qui semblait lui promettre de pouvoir terminer le monument qu’il avait commencé à la gloire de sa patrie. Les Notizie istorico critiche intorno la vita e le opera degli scrittori venesiani, etc., forment 2 volumes in-4o. Le premier parut en 1752, et le second, en 1754. Ils renferment les vies de soixante-six auteurs qui ont fleuri de 1315 à 1591. Le troisième volume existe en manuscrit dans la bibliothèque des cordeliers della Vigna, ainsi que les nombreux matériaux que l’auteur avait rassemblés pour la continuation de cet ouvrage, qu’il se proposait de conduire jusqu’au 18e siècle. Les critiques italiens blâment le style trop négligé du P. Agostini ; mais tous s’accordent à louer sa candeur et l’exactitude de ses recherches. Il est inutile de mentionner ici quelques opuscules, depuis longtemps oubliés, du P. Agostini ; mais on en trouvera les titres dans la notice assez étendue que le P. Moschini lui a consacrée dans la Storia della letteratura veneziana del 18e secolo, t. 2, p. 183-87. W-s.


AGOSTINO et AGNOLO, ou ANGELO da Siena, sculpteurs et architectes, étaient frères : le premier naquit vers l’an 1269. Ils appartenaient à une bonne famille de Sienne, et leurs aïeux s’étaient