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AIL

naparte en Égypte. L’auteur en a emprunté tout le plan à la Jérusalem délivré, mais son modèle ne l’a guère insipiré : l’Égyptiade n’est qu’un long et monotone panégyrique dépourvu de pensées poétiques. L’abbé Aillaud voulait ajouter quatre nouveaux chants à son poëme ; mais les événements de 1814 étant survenu, il les fit paraître sous le titre de Fastes poétiques de la révolution française, Montauban, 1821, in-18. 3o Cléopatre à Auguste, héroïde, Montauban 1802, in-8o. 4o le Nouveau Lutrin, ou les Banquettes, poëme héroï-comique en huit chants, ibid., 1803, in-8o. 5o Le Triomphe de la révélation, poème en quatre chants, ibid., 1815. in-8o. 6o Les Argonautes de l’humanité, en deux chants, ibid., 1817, in-8o. 7o Jean-Jacques Rousseau dévoilé, ou réfutation de son discours contre les sciences et les lettres, ibid., 1817, in-8o de 34 pages. 8o Tableau politique, moral et littéraire de la France, depuis le règne de Louis le Grand jusqu’en 1815, renfermé dans le développement de cette question : Quels ont été les effets de la décadence des maître sur la littérature française ? Montauban et Paris, 1823, in-8o. 9o La Nouvelle Henriade, poème héroïque en douze chants, dont le premier seulement a paru, Montauban. 1826, in-8o de 36 pages. Cet essai est précédé d’observations sur la Henriade de Voltaire, que l’abbé Aillaud trouve très-défectueuse dans le plan et dans l’exécution, ce qui l’avait déterminé à refaire entièrement ce poëme. On a encore de lui une traduction en vers de quinze odes d’Horace. Z.


AILLY (Pierre d’), cardinal, surnommé l’aigle des docteurs de la France, et le marteaux des hérétiques, naquit à Compiègne, en 1350, d’une famille obscure, et s’éleva, par son mérite, aux premières dignités de l’Église. Admis comme boursier au collège de Navarre, il s’y distingua, et publia, avant l’âge de trente ans, des traités de philosophie, suivant les principes des nominaux, dont les disputes avec les réaux agitaient alors tous les esprits. Reçu docteur en 1380, et grand maître du collège de Navarre quatre ans après, il forma dans cette école les Gerson et les Clémangis. Chargé ensuite d’aller plaider à Avignon, devant le pape Clément VII, la cause de l’université de Paris contre Jean de Monteson, et d’exposer les motifs de la conduite qu’elle avait tenue dans l’affaire du schisme, il s’en acquitta avec un tel succès, qu’à son retour il fut fait chancelier de l’université, aumônier et confesseur de Charles VI. Ce roi l’ayant envoyé vers l’anti-pape Pierre de Lune, il décida le conseil, au retour de sa mission, à reconnaître Pierre pour pape légitime, sous le nom de Benoit XIII. Peu de temps après, il fut nommé successivement aux évêchés du Puy et de Cambray ; mais il ne prit possession que de ce dernier siége. Il avait prouvé avec tant de force sur la Trinité, devant Benoit XIII, que ce pontife en institua la fête. Ses instances auprès de Boniface IX obtinrent l’établissement des théologaux dans toutes les cathédrales du royaume. Les soins que d’Ailly se donna pour éteindre le schisme qui divisait l’Église romaine, soutenant la nécessité d’un concile général pour y parvenir, amenèrent la convocation de celui de Pise, en 1469. Pierre d’Ailly s’y distingua autant par son savoir que par sa fermeté et sa prudence. Deux ans après, Jean XXIII l’éleva au cardinalat et l’envoya en Allemagne en qualité de légat. Mais c’est surtout par le rôle qu’il joua au concile de Constance qe ce prélat s’est rendu célèbre ; il fut de la commission chargé de rechercher la cause des hérésies, et d’y apporter remède ; il présida même la troisième session de ce fameux concile ; fit décider que le retraite de Jean XXIII et des ses cardinaux n’empêchait pas qie le concile ne conservât tout son autorité, y soutint, par ses discours et ses écrits, la supériorité des conciles sur le pape, et la nécessité d’une réformation dans l’Église, à commencer par le chef. D’Ailly s’était démis de son évêché en 1411, lorsque Martin V le fit légat d’Avignon, où il mourut en 1420, comme cela est marqué dans la relation des ses obsèques par Jean le Robert, écrite au moment où elles furent célébrées, et dans les actes du chapitre général des chartreux, qui se tenait à la même époque. Le collège de Navarre, qu’il avait comblé de bienfaits, hérita de ses livres et de ses manuscrits. On en trouve la liste dans l’Histoire de ce collège, Launoi dans le Gersoniana de Dupin, et dans la Bibliothèque nouvelle des manuscrits de D. Montfaucon. Le plus connu et le plus remarquable de ses écrits est celui qui est intitulé : Libellus de emendations Ecclesiæ., imprimé séparément, Paris, 1631, in-8o, et dans la dernière édition des œuvres de Gerson, bibliothèque de Reims, no 1155 ; il s’y élève contre le grand nombre des ordres mendiants, contre le faste des prélats, contre les excommunications et la multiplicité des fêtes. D’Ailly était persuadé que la puissance ecclésiastique pouvait disposer des couronnes ; mais ce grand théologien, cet esprit élevé et ferme, ce hardi réformateur partageait les faiblesses de son siècle, il croyait à l’astrologie judiciaire. Dans ses livres intitulés : Concordantia astronomiæ cum theologia et concordantia astronomiæ cum historiæ, Vienne, 1490, Venise, 1594, in-8o, il fait coïncider les révolutions et la chute des empires et des religions avec les conjonctions des grandes planètes, et soutient, en outre, que le déluge, la naissance de Jésus-Christ, les principaux miracles et prodiges ont pu être devinés et prédits par l’astronomie. Ses traités et ses sermons furent imprimés à Strasbourg, en 1490 ; sa Vie du pape Célestin V, à Paris, 1539, et ses Météores, à Strasbourg, 1504, et à Vienne, 1509. D’Ailly a aussi composé quelques pièces de vers français, qui sont tombées l’oubli. T-d.


AILLY (Pierre d’), ne à Paris, y exerça la chirurgie avec succès, et y mourut en 16B4. On le regarde comme l’auteur d’un ouvrage estimé sur le traitement des plaies d’armes à feu, imprimé en 1668, in-12 ; mais cet ouvrage n’est que la traduction d’un traité latin de Plazzoni, professeur d’anatomie et de chirurgie à l’université de Padoue, auquel d’Ailly a fait seulement quelques additions. C. et A-n.


AILRED, ETHELRED, ou EALRED, historien anglais, abbé de Revesby, dans le comte de Lincoln,